Document rendant d'abord compte d'une première approche synthéthique de l'oeuvre "Les Demoiselles d'Avignon" et la décrivant ensuite précisément par une analyse comparative avec plusieurs interprétations. Document sérieux et bien illustré, de 8 pages environ au format Word.
[...] De même, Picasso a représenté la femme de droite dans une position plutôt provocatrice. Ainsi, Picasso, comme dans de nombreuses de ses œuvres, fait appel à la provocation et au voyeurisme qu'il, peut-être, a voulu dénoncé dans cette œuvre. Ce vice est rappelé avec les couleurs ocres et grises des plans de droite, qui nous montre une femme très tentatrice et une femme sortant d'un décor extérieur par l'intermédiaire d'un rideau tel le diable qui sort des ténèbres. Cette idée est rappelée par les couleurs sanguinaires et sombres s'opposant à la virginité du blanc et du bleu. [...]
[...] Ce tableau est caractéristique du mouvement cubiste. En effet, les femmes sont présentées avec des techniques plastiques cubistes. Le nez de ces femmes a été rabattu dans le plan du tableau, c'est la simplification des plans. De même, Picasso abandonne la technique du clair-obscur pour représenter la perspective. Cette perspective est assurée par l'utilisation d'un camaïeu de couleurs principalement l'ocre et le gris. Picasso montre aussi la technique de la fragmentation des angles avec la femme de droite. Sa tête est représentée suivant cette technique tout en nous laissant la possibilité d'observer cette femme de dos. [...]
[...] Les études montrent qu'initialement Picasso avait pensé à une composition à sept personnages dont deux hommes, un étudiant en médecine et un marin. Assez vite, une femme dont subsistent de nombreuses études disparaît. La composition est à six personnages. Des postures changent. L'arrondi des bras de la femme aux bras levés devient anguleux. Puis l'étudiant devient la femme de gauche, son épaule se transforme en sein. Un déshabillé largement ouvert dévoile son corps. Enfin le marin s'éclipse à son tour. Il reste cinq femmes nues entre elles, des prostituées. [...]
[...] Dans la figure des deux " demoiselles " du centre, on retrouve l'attitude de la jeune fille qui se regarde dans le miroir de La toilette peinte par Picasso en 1906 ; Picasso s'inspire ici de la sculpture primitive espagnole et c'est son influence ibérique qui rejaillit. Pour les "demoiselles" de droite, Picasso s'inspire de l'art africain. L'artiste est frappé par la puissance plastique et le pouvoir de séduction magique de ces formes primitives qu'il réinterprète en s'appuyant sur les enseignements de Cézanne. [...]
[...] La provocation est moins dans le thème choisi que dans son traitement. L'absence totale de pudeur des cinq femmes, leurs regards braqués sur le spectateur, sans communication entre elles, obligent celui- ci au voyeurisme, tandis qu'il est lui-même dévisagé. Picasso fait fi des canons esthétiques qui président traditionnellement à la représentation du nu féminin. Les corps sont déformés. La femme assise présente à la fois son dos et son visage. L'influence de l'art africain est très nette dans les visages des deux prostituées de droite. [...]
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