Sciences humaines et arts, arts plastiques, art, trompe-l'oeil, Théorie de l'Art moderne, La voie du regard, Armée Terracotta, Paul Klee, Daniel Rabreau, Michel Ribon, Dan Bergeron, Hikaru Cho, Sameer Al-Doumy, nature, troisième dimension, illusionisme, hyperréalisme, perspective, support artistique, peinture, perception, perception de l'espace, artiste, espace urbain, invisible
Dans l'introduction de son livre nommé Théorie de l'Art moderne (1998), Paul Klee affirme : « L'artiste ne reproduit pas le visible, il rend l'invisible ». En d'autres mots, l'art rend visible ce qu'un spectateur n'avait pas de prime abord appréhendé. Dans la thématique de l'art urbain dans les années 60, nous avons choisi d'aborder une notion en particulier. On se pose en effet la question du trompe-l'oeil, de ce qu'il permet de laisser voir. Tout d'abord : qu'est-ce qu'un "trompe-l'oeil" ? Dans son livre "Imaginaire et création artistique à Paris sous l'ancien régime (XVIIe-XVIIIe siècle) : art, politique, trompe-l'oeil, voyages, spectacles et jardins", Daniel Rabreau nous confie la définition première du trompe-l'oeil en se référant à l'Antiquité où Vitruve décrivait ainsi cette pratique : "d'après lui, les peintres s'inspiraient de la nature des lieux pour peindre le plus beau trompe-l'oeil" (p67). Ainsi, cette pratique avait donc, à l'origine, comme objectif de s'adapter à l'espace pour, par la suite, rendre au mieux la nature de l'objet représenté, du sujet choisi. S'ensuit alors la période étudiée particulièrement par ce livre : le XVIIe et XVIIIe siècle. Le trompe-l'oeil de cette période est alors plus cadré, et ordonné par des règles strictes comme il le souligne à la page 67 : "le trompe-l'oeil, grâce à l'usage des règles mathématiques de la perspective, recréait l'effet de la troisième dimension dans une image illusionniste de l'espace qui « perce » le mur". Cependant, il démontre que le trompe-l'oeil devait toujours donner à voir un hommage aux Anciens quand il ajoute : "le plus beau compliment consistait à comparer les réalisations modernes aux trompe-l'oeil antiques, en affirmant que le peintre du XVIIe siècle égalait celui de l'Antiquité".
[...] Sa légende est "un Syrien jouant à Pokémon Go au milieu des décombres de la ville assiégée et contrôlée par les rebelles". Pokémon Go est un jeu sur téléphone où l'on peut partir à la recherche de personnages virtuels, les débusquer, et les attraper nous-mêmes, comme un véritable héros de jeu vidéo . Par cette photo de presse, sorte d'avatar numérique du trompe-l'œil, le spectateur se trouve projeté dans un face-à-face, extrêmement dérangeant, entre deux univers qui pourraient sembler totalement étrangers l'un à l'autre : la destruction totale engendrée par la guerre, cohabitant avec un jeu virtuel . [...]
[...] La photographie est particulièrement bien prise, car elle laisse deviner au premier plan un homme faisant son jogging avec son chien, qui a le regard tourné vers le spectateur, et non vers le malheureux et son message en arrière-plan. L'homme qui court n'a manifestement pas porté attention au poster monochrome. Le sujet en détresse représenté est en noir en blanc. Celui du jogger est au contraire éclairé par la tache rouge de l'équipement du chien, évoquant davantage la vie et l'énergie. Le trompe-l'œil est saisissant pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce qu'il semble être perceptible en trois étapes : de grandeur nature, plaquée à un bâtiment, c'est tout d'abord une photographie, donc la représentation de l'homme est réaliste. [...]
[...] En effet, il peut être approprié pour montrer combien le talent d'un artiste peut l'aider à appuyer ses critiques, son opinion. Penchons-nous par ailleurs sur un autre écrit : « Pour faire voir, dans un au-delà du visible, l'invisible : violenter le visible ; le déconstruire pour une capture comme le faisaient les peintres rupestres de la préhistoire. Pour quelles captures ? Celles du réel, d'un sens, de l'inconnu, de la beauté, du sacré, d'un inconnaissable que rien peut-être ne révélera. [...]
[...] https://soldatsterracottaqinshihuang.wordpress.com/2012/02/29/les-soldats-en-terre-cuite-de-qin-sont-dans-la-rue/ Soldats en terre cuite de Qin Shi Huang, artistes inconnus, découverts en 1974, province de Xi'an. https://soldatsterracottaqinshihuang.files.wordpress.com/2012/02/armc [HYPERLINK: https://soldatsterracottaqinshihuang.files.wordpress.com/2012/02/armc3a9e-terracotta-terre-cuite-chine1.jpg] 3a9e-terracotta-terre-cuite-chine1.jpg [HYPERLINK: https://soldatsterracottaqinshihuang.files.wordpress.com/2012/02/armc3a9e-terracotta-terre-cuite-chine1.jpg] Œuvre sans titre, Slinkachu Venant de la série "Little People in the city" créée en 2006. http://www.alux.com/wp-content/uploads/2014/02/littlepeopledie.jpg Œuvre sans titre, de la série de 8 photos nommée : "The Unaddressed", Dan Bergeron http://fauxreel.ca/projects/the-unaddressed-2009/ You have the right to live free from rape and sexual violence, Hikaru Cho, créée pour la campagne "mon corps, mes droits", Hikaru Cho, pour l'ONG http://www.ufunk.net/wp-content/uploads/2016/03/Hikaru-Cho-body-painting-illusion-4.jpg Un Syrien jouant à Pokémon Go au milieu des décombres de la ville assiégée et contrôlée par les rebelles, Sameer Al-Doumy juillet 2016, Douma en Syrie. [...]
[...] Cependant, à mon sens, il omet quelque chose. Il existe beaucoup d'artistes qui, en camouflant le support de base, s'appuient sur l'environnement pour créer au mieux leurs œuvres. Comme Leon Keer ci-dessus. Celui-ci a caché une partie de la route avec son œuvre, mais il s'est justement adapté à sa couleur pour réussir au mieux l'illusion selon laquelle l'Armée Terracotta ressortait de son environnement. L'auteur explique que la prouesse de l'artiste n'est pas seulement de nous faire croire à son illusion, mais aussi de prendre le parti, de détruire le réel et d'imposer une image forte aux yeux des passants. [...]
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