Art, société de consommation, création, objet industriel, objet de consommation, objet consommable, Marcel Duchamp, musée, art contemporain, action politique
"L'heure n'est plus à la création, mais à la production," écrivent Marie Fongond et Serge Lesourd pour qualifier l'art des années soixante. En effet, "nous sommes au point où la consommation saisit toute la vie [...] c'est une climatisation générale de la vie," selon Baudrillard. Ainsi, lorsque qu'Andy Warhol déclare : "quand on y songe, les grands magasins sont un peu comme des musées," il faut comprendre l'analogie suivante : un musée expose de l'art, un magasin offre un panel d'objets consommables. De fait, si l'objet consommable devient art, le magasin devient musée.
[...] Là où l'art donnait principalement à voir une représentation du monde, le Pop Art se saisit directement des objets pour les critiquer. On pense aisément à l'oeuvre fondatrice qu'est Just what is it that makes today's homes so different, so appealing? (1956) de Richard Hamilton, un collage où grouillent de multiples objets issus de la société de consommation et qui devient une satire de la façon dont nos vies ont changé. Cette satire, on la perçoit également chez Erró dans son tableau Foodscape (1964) qui fait partie d'une longue série intitulée Scapes. [...]
[...] Comment la société de consommation a-t-elle redéfini la valeur de l'objet en ce qu'il est et en ce qu'il fait art ? "L'heure n'est plus à la création, mais à la production,"1 écrivent Marie Fongond et Serge Lesourd pour qualifier l'art des années soixante. En effet, "nous sommes au point où la consommation saisit toute la vie c'est une climatisation générale de la vie,"2 selon Baudrillard. Ainsi, lorsque qu'Andy Warhol déclare : "quand on y songe, les grands magasins sont un peu comme des musées," il faut comprendre l'analogie suivante : un musée expose de l'art, un magasin offre un panel d'objets consommables. [...]
[...] Mais plus encore, ce qui transparaît vis-à-vis de la citation d'Andy Warhol est qu'elle met délibérément en avant l'impulsion nouvelle de l'art à travers son contexte sociologique : l'objet fait art selon de nouvelles modalités et de nouvelles expériences qui découlent directement d'une industrie de consommation préférant le quantitatif au qualitatif. L'art s'est donc propulsé dans cet espace pour rendre sien ce que cette société de consommation a commencé à offrir, au point que l'art et la vie se mélangent, d'où le commentaire de Warhol faisant l'analogie entre les grands magasins et les musées. [...]
[...] Arracher est un geste contestataire, "une antidote contre toute propagande" pour Villeglé, qui témoigne de l'esprit de la rue : elle s'offre au public en étant transposée à la galerie. Ils prennent l'affiche publicitaire pour qu'elle soit au final marouflée sur toile, devenant ainsi un objet à part entière interrogeant la peinture même. De fait, les deux artistes s'approprient un objet qu'ils n'ont pas créé pour y attacher leurs préoccupations artistiques, la rue étant leur lieu d'improvisation et de hasard. [...]
[...] Jeff Koons en est ainsi le parfait exemple : l'objet extrait du réel, consommable a-t-il toujours du sens ? Si l'on se réfère à sa sculpture Blue Diamond (2005), on est impressionné par la taille de cette oeuvre faisant plus de 2,10m de large ; l'objet se réfère au quotidien car l'on fait face à un immense diamant bleu entouré de griffes dorées comme l'on pourrait en croiser en bijouterie. On fait ainsi face au choc de la banalité dans l'oeuvre de Kotons où l'objet présenté se réfère à des techniques de production/reproduction industrielles et mécaniques qui impliquent intermédiaires et non plus l'artiste uniquement. [...]
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