Comment l'art occidental a-t-il caractérisé la civilisation japonaise ?

Thèmes abordés

Art oriental, art japonais, art occidental, racisme, Etats-unis, Seconde guerre mondiale, France, Exposition universelle de 1855, japonisme, Georges Ferdinand Bigot, James Tissot, Art Nouveau, Uemura Shoen, propagande, soft power, art contemporain, Takada Kenzo, Histoire de l'art

Résumé du document

Lorsqu'on définit l'Occident, on le place par opposition à l'Orient. Cette frontière entre deux mondes a été le centre d'un profond racisme. C'est entre le Japon et les États-Unis que la rixe a été la plus grande. Ces deux pays ont une histoire commune très particulière qui leur a laissé des cicatrices. Leur histoire débute en 1856, lorsque le commandant Perry part en mission au Japon dans le but d'ouvrir le territoire aux Américains. Le Japon était resté isolé jusqu'alors, refusant tout contact étranger. Alors que le Japon est considéré comme une quasi-colonie par les États-Unis, les dissensions s'accumulent et grandissent, jusqu'à finir par opposer les deux pays de telle sorte qu'ils se considèrent comme ennemis. L'Art de cette période dépeint alors le pays opposant comme un monstre (cf. propagande ci-contre).
L'Europe, elle, n'a pas ce passé douloureux, c'est en particulier le cas en France. Au contraire, au contact de l'Art japonais, l'Art français connaît une émulation soudaine. C'est lors de la première Exposition universelle de 1855 que les Français rencontrent l'Art japonais. Tous les domaines artistiques sont touchés par la vague japonaise, c'est ce qu'on nomme "le japonisme". Nous verrons que cette nouvelle mode est teintée d'un certain mépris de la part des Français, qui considèrent les Japonais comme inférieurs à eux.

Extraits

[...] Cette caricature prouve qu'aux yeux des Occidentaux, les personnes japonaises ne sont que des enfants qui tentent de les copier, tout en n'en ayant pas la dimension. Au fil de l'Histoire, l'idée que les Japonais soient des "enfants" qu'il faut guider vers le bon chemin sera maintes fois reprise en Occident. Témoin l'image ci-dessous, qui évoque l'attaque de Pearl Harbor en 1941 par les Japonais ; ce fait d'armes déclencha l'entrée en guerre des États-Unis qui, plus tard, "corrigeront" leurs ennemis de la façon la plus dramatique qui soit, en faisant usage de l'arme atomique. [...]

[...] Les films : supports de diffusion de masse de stéréotypes attachés à leur période Le film The Cheat (ou Forfaiture en français) est sorti aux États-Unis en 1915. Ce film est absolument éclairant pour comprendre la façon dont est perçue la culture japonaise. L'histoire suit Edith, une femme dépensière, trésorière d'une association. Son mari travaille beaucoup pour permettre à sa femme de vivre dans le luxe. Elle est accompagnée par un homme japonais nommé Tori, qui semble être son ami. Tentée par le vice, Edith perd toute la fortune de l'association en bourse. [...]

[...] Comment l'art occidental a-t-il caractérisé la civilisation japonaise ? Lorsqu'on définit l'Occident, on le place par opposition à l'Orient. Cette frontière entre deux mondes a été le centre d'un profond racisme. C'est entre le Japon et les États-Unis que la rixe a été la plus grande. Ces deux pays ont une histoire commune très particulière qui leur a laissé des cicatrices. Leur histoire débute en 1856, lorsque le commandant Perry part en mission au Japon dans le but d'ouvrir le territoire aux Américains. [...]

[...] En effet, ses nombreuses animations, mangas, jeux vidéo et autres technologies mondialement connues, et reconnues, le montrent comme un des pays les plus attractifs en 2019. Dans le domaine de l'Art, la production japonaise n'est pas en reste ; les artistes ont aussi pu trouver leur place sur la scène contemporaine. Parmi eux, nous retrouvons Yayoi Kusama, Takashi Murakami, Takada Kenzo, On Kawara ou encore Nobuyoshi Araki. Grâce à cette évolution, le Japon connaît une reconnaissance grandissante de la part des pays occidentaux. Pièce de la collection 2013 de Takada Kenzo. [...]

[...] Les détracteurs nommèrent cet élan "japoniaiserie". Même si, de par ce terme, on cherche à ridiculiser le mouvement, il faut reconnaître que, au contraire, le japonisme a connu un essor grandissant jusqu'en 1880. Cette nouvelle mode réussit à s'implanter dans le quotidien des Français : tapisseries et vêtements sont alors ornés de motifs japonais ; peintures et objets changent de cadrage et sont dorénavant orientés vers les formes de la faune et flore. Ce mouvement est aussi une introduction qui laissera place à l'Art Nouveau qui se développera quelques années plus tard (dans les années 1890). [...]