mondialisation, création interactifs, institution culturelle, communication
« Les évolutions récentes du système sociotechnique, principalement, la mise en données et la mise en réseaux du monde, accompagnées par une globalisation des échanges sont à l'origine de formes nouvelles de production, d'échange et de travail, » explique Henri Isaac dans son article, posant ainsi l'idée qu'Internet, et plus généralement l'informatique est véritablement la grande innovation technique de notre époque, à tel point que cela a complètement révolutionné le monde que nous connaissions de par sa fulgurance et l'étendue globale et mondialisée de ses embranchements.
[...] Outre sa diffusion et son irrigation devenue presque intrinsèque à l'art, le numérique a forcé la transformation de son environnement général axé sur des problématiques et interrogations nouvelles où se bâtit une véritable technosphère communicationnelle. Il convient, par conséquent, de se saisir de ce processus afin d'en détailler ses ramifications et ses répercussions en s'interrogeant de la manière suivante : comment le numérique a-t-il influencé l'art et ses formes à l'instar de son mode de production, d'exposition et la communication autour de l'objet d'art en lui-même ? [...]
[...] » L'art numérique qu'il convient, au préalable, de distinguer de l'art qui utilise le numérique comme outil se présente sur une base où le médium (le numérique) est utilisé à part entière et est en rupture avec la définition « classique » de l'œuvre selon les Beaux-Arts, que l'on peut réduire simplement à l'analogique. L'œuvre est dès lors produite, stockée et présentée sous format numérique, offrant ainsi des angles d'utilisation nouveaux : l'interaction et la participation, facteurs caractéristiques de cet art aux nouvelles formes. En effet, Jean-Paul Fourmentraux précise que « l'art numérique interactif met en œuvre des projets multiformes d'une grande plasticité - algorithmes exécutables, environnements navigables et formes altérables - qui sollicitent l'action du public et incluent parfois la possibilité d'un apport ou d'une transformation du matériau initial. [...]
[...] » Ces nouveaux enjeux affichent les nouvelles perspectives de l'art et les nouvelles modalités de l'œuvre qui peut ainsi se développer hors des frontières muséales, le réseau Internet devenant tour à tour un atelier d'artiste et un lieu d'exposition en ligne, proposant ainsi une condition d'expérience esthétique tout à fait nouvelle. C'est à travers cela que l'objectif d'une « esthétique de la communication » prend tout son sens : elle fait partie intégrante de l'œuvre numérique et n'est plus simplement un moyen car elle devient pilier capable de métamorphoser l'œuvre en ce qu'elle est. [...]
[...] Cette interconnexion fait système. » Une œuvre typique de ces années-là reste Music/Electronic Television de Nam Jun Païk, datant de 1963, appartenant à Fluxus et précurseur d'un art mouvant et intertextuel. L'essor du Web 2.0 pendant les années 2000, dont les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter sont devenus l'emblème, et la distribution quasi-généralisée des terminaux mobiles et tactiles dans les années 2010 permettent de saisir l'ampleur du phénomène développé dans notre société et d'appuyer l'idée de cyberculture qui s'est déployée devant nos yeux : échapper à la globalisation des échanges via un réseau hyper-irrigué est dès lors devenu impossible. [...]
[...] La digitalisation numérique est à la base de ces relations et présente la multiplication hétérogène des logiques esthétiques et communicationnelles pour l'art, son marché et ses différents acteurs. En partant d'une étude scientifique de la communication, nous avons pu distinguer son impact dans la sphère personnelle privée avant d'étudier celle institutionnelle et culturelle afin de mieux cerner les enjeux de l'art numérique à l'heure actuelle : l'importance d'un renouvellement de la création en termes modifiés par l'avènement numérique est apparue comme pivotale et fondamentale en ce qu'elle a poussé les arts visuels à saisir ses spécificités dans une optique de survie ; car si la sociologie de l'art a évolué et s'est diversifiée, la médiation opérée par le digital démontre bien un déplacement sémantique général au profit d'une réinvention de la promotion artistique et de l'espace d'exposition. [...]
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