La colonne et les portes de Saint Michel d'Hildesheim

Résumé du document

Hildesheim, une ville d'Allemagne située en basse saxe au nord du Harz, abrite l'un des chefs d'œuvre de l'architecture saxonne, la basilique saint Michel. Elle est au cœur d'une abbaye fondée en 996 par un homme éminent, Bernward.
En grand amateur d'art il établit un atelier bronzier dans l'abbaye qui deviendra vite l'un des plus fécond d'Europe. Y sont produites des œuvres de grande qualité. Les deux plus marquantes et connues sont, de nos jours, la colonne et les portes de bronze commandées par Bernward en 1015 pour orner sa basilique.
Après avoir présenté leur commanditaire nous nous arrêterons sur cette colonne à la gloire du Christ et analyserons le décor des portes de Saint Michel d' Hildesheim.

Extraits

[...] La scène d'Adam et Eve chassés du Paradis se situe sur le ventail gauche, dans le cinquième registre en partant du haut. A gauche de la scène, un ange, vêtu, dresse une épée de la main droite, tandis que de la gauche il indique la sortie du Paradis à Adam et Eve. A droite, les deux humains se dirigent vers une architecture. Adam s'apprête à ouvrir la porte du Paradis, tandis qu'Eve regarde une dernière fois derrière elle, comme pour demander grâce. L'attitude de leur corps suggère la douleur et le désespoir. [...]

[...] Il commande également une colonne ornée de scènes christologiques inspirées de la colonne Trajane que Bernward avait pu admirer lors d'un voyage à Rome. Les bronziers de l'atelier établi par Bernward utilisaient alors la technique de la fonte. Les portes sont les premiers éléments d'une telle taille fondue en une seule pièce depuis l'antiquité. Sous l'influence du précepteur d' Otton III et grâce aux commandes des dignitaires de l'église qu' Hildesheim, ville à l'extrême Nord du monde civilisé, devient un grand centre culturel. [...]

[...] Conclusion La colonne mais plus encore les portes de Saint Michel d' Hildesheim sont les chefs d'œuvre des ateliers de l'abbaye fondée par Berrnward en 996. L'utilisation de la technique de fonte à l'antique pour des éléments de telle taille représente une prouesse technique. De plus le travail de sculpture les ornant est particulièrement bien effectué, particulièrement sur les portes, et permet de donner tout sens au thème abordés sur le différent panneau. Le message transmis par ces portes aux fidèles est clair et concis, grâce à l'organisation du sens de lecture et aux parallèles effectués entre le péché de la genèse et la repentance du nouveau testament. [...]

[...] Avec une de leurs mains, ils cachent leurs nudités. Il n'y a pas de véritables différences dans la représentation des corps de l'homme et de la femme, la seule distinction est qu'Adam est plus grand qu'Eve. Entre ces deux personnages et l'ange se trouve un arbre. Il s'agit sans doute de l'arbre des sciences du bien et du Mal, qui serait là pour rappeler le péché originel commis par Eve. Mais hormis cet arbre (et un autre tout à gauche, sans doute l'arbre de la vie, arbre à cause duquel sont chassées nos deux personnages) aucun paysage n'est là pour illustrer le Paradis. [...]

[...] Ils confrontent l'ancien et le nouveau testament, le péché et la rédemption. Sur les panneaux du vantail gauche se sont des scènes de la Genèse et sur ceux de la partie droite des événements de la vie de Jésus. Sur la ligne horizontale centrale on trouve une inscription en latin, qui nomme le fondateur de l'abbaye et le moment de l'avènement : Dans l'année 1015 de l'incarnation du Seigneur, à la mémoire de Dieu, l'évêque Bernward fit suspendre ces panneaux de porte moulés sur la façade du temple angélique afin qu'on se souvienne de lui. [...]