histoire de l'art, collection, marché de l'art, Georg Baselitz, Jacques Doucet, collectionneur, marchands-collectionneurs
Dans l'histoire du collectionnisme, la question de la place du collectionneur se pose : sa collection le représente-t-il ? Vit-il dans, par ou encore pour sa collection ? Georg Baselitz a pris parti en 2010 en énonçant que la collection permettait de créer son propre univers : « collectionner, c'est créer un monde en soi. Ce monde n'est pas représentatif de l'histoire de l'art ni décoratif, ni une démonstration sociale de signes extérieurs de richesse. C'est juste une constellation. »
[...] La collection est en effet l'expression du goût de l'individu pour l'essentiel des collections elle est parfois construite comme un lieu de vie privée ou public (II). Toutefois, la collection comme "monde à soi" est progressivement mis à mal depuis la fin du XXème siècle avec les fondations, la spéculation et le passage de la collection par passion à la collection comme placement (III). Tout d'abord, la collection est l'expression d'un individu : par les choix de ses achats ses centres d'intérêts, leurs goûts esthétiques et artistiques, voire leur position politique. [...]
[...] En conclusion, le concept de la collection a évolué dans le temps. Si la collection était corollaire de la création d'un mone à soi avec les cabinets de curiosités et les collections particlières privées, l'ouverture au ppublic, la spéculation, la nécessité de moyens conséquents pour construire sa collection nuancent le propos de Baselitz. De plus, comme le dit Cordier, on ne peut collectionner à partir de rien. Il serait peut-être plus juste de prendre en compte dans la définition de Baselitz la dimension extérieure, le public, le spectateur ou le visiteur de la collection qui est apparemment de plus en plus central avec l'attrait croissant pour les arts. [...]
[...] En effet, la création d'un monde à soi passe essentiellement par la mise en scène et l'organisation de la collection qui crée une ambiance tantôt intimiste, tantôt ecclectique, totale, etc. La constitution d'une collection pose la question de sa présentation, sa mise en scène propre à la volonté de l'individu. La collection peut être destinée à être dans un lieu de vie, un espace privé, un espace public, etc. Tout d'abord, la collection était traditionnement placée dans un espace à part privé (cabinet de curiosité). Par la suite, elle s'est intégré dans les lieux de vie privés. [...]
[...] Sa collection n'a de valeur que pour lui même. Sa collection cinstitue son lieu de vie, une mise en oeuvre de sa théorie ("l'union des styles et des époques dans une anarchie réconciliée et un anachrononisme harmonieux"), en un mot, sa personnalité et son univers. De même, l'italien Gabriel d'Anunzio parti en France a investi chaque pièce du Châlet Dominique pour en faire un musée privé à son image mêlant copies et authentiques. Si en l'espèce, il peut appliquer en tout point la phrase de Baselitz, on peut nuancer par le fait qu'il avec sa demeure près du lac en Italie, Il Vittorial, surtout cherché la reconnaissance et la pérennité à travers sa collection, constituant en quelque sorte une "démonstration sociale" de son accomplissement. [...]
[...] Vit-il dans, par ou encore pour sa collection? Georg Baselitz a pris parti en 2010 en énonçant que la collection permettait de créer son propre univers : "collectionner, c'est créer un monde en soi. Ce monde n'est pas représentatif de l'histoire de l'art ni décoratif, ni une démonstration sociale de signes extérieurs de richesse. C'est juste une constellation." Ainsi, le lien entre le collectionneur et la collection se pose d'office. La question est de déterminer la nature de ce lien : le foût, l'attirance, la fascination, l'intérêt artistique, l'intégration, l'identification, etc. [...]
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