Un jeune homme hésitant, en quête d'une nouvelle vie après le passage d'un cyclone.
- ballotté entre les héritages culturels et la construction d'une nouvelle vie, entre le passé (la surdité de Conde est un signe de son inadaptation au présent) et l'avenir.
- tiraillé entre les femmes : il subit plutôt qu'il n'agit.
- (...)
[...] Une petite leçon de vie : l'humour et l'amour pour nous sauver du tragique de l'existence et le détachement matériel générosité du héros : lui laisse la ligne à ceux qui en ont besoin il faut continuer de vivre entre deux cyclones (cf. le metteur en scène dans une interview de mai 2003 avec Alexandre Tylski pour Cadrage.net : notre destin est de vivre entre deux cyclones, celui qui détruit pour que l'on se reconstruise et celui qui revient nous submerger définitivement Dernière phrase du film : celle du journaliste dans son bulletin d'alerte météo : Malgré tout, je vous souhaite comme toujours le bonheur. [...]
[...] Le rire malgré tout l'exagération caricaturale : Monica, personnage assez exubérant (auto-contemplation devant la glace en parlant à ses saints, ses ablutions ritualisées, la cérémonie de la Santéria, le feu qu'elle met au lit où dort Tomas) le burlesque : la vieille devant la mire ; la scène d'amour avec la tortue (la nonchalance de l'animal fait un contrepoint ironique à la fougue des ébats) ; les mouches lors de l'enterrement des gags : l'eau bue par un autre destinataire la dernière image : rire même dans un fauteuil roulant III. UNE REGARD NUANCÉ (À LA FOIS POLITIQUE ET EXISTENTIEL) A. [...]
[...] Mise en scène du désordre (dès le générique : lettres balayées par le cyclone ; confusion des voix) B. Le réalisme quasi-documentaire du récit : le changement cubain peu de clichés sur La Havane, mais un regard sur Cuba dans une période de transition sociale et économique : la compagnie de Téléphones symbolise cette situation de changement (jeunes et vieux, arrivées et départs, destruction des anciennes voitures et livraison de nouvelles camionnettes, techniciens payés en dollars, ) la rue quotidienne : son trafic, ses passants, ses habitations modestes et ses quartiers plus cossus un regard de documentariste : pas de belles couleurs, pas de lumière embellissante, mais captation réaliste des lieux et des ambiances une bande son au plus près des atmosphères sonores de la rue II. [...]
[...] Une situation universelle : trouver sa voie dans la jungle de la vie le spectateur est invité dès le début à une identification avec Tomas (effets de caméra subjective dans la rue quand il rentre chez lui et regarde à droite et à gauche les façades des maisons, dans la camionnette quand il regarde Condé) ; personnage omniprésent dans le film (très rares séquences sans lui, et même quand il n'est pas là, c'est de lui qu'on parle) la recherche d'un toit est une métaphore de la recherche d'une place dans la vie, d'un futur le conflit des générations (famille, entreprise, ) je dois résoudre mon problème tout seul C. [...]
[...] 1 Analyse du film Entre ciclones (2002) d'Enrique COLINA I. LE RÉCIT RÉALISTE DE LA TRAJECTOIRE HÉSITANTE D'UN JEUNE CUBAIN A. Un jeune homme hésitant, en quête d'une nouvelle vie après le passage d'un cyclone ballotté entre les héritages culturels et la construction d'une nouvelle vie, entre le passé (la surdité de Conde est un signe de son inadaptation au présent) et l'avenir tiraillé entre les femmes : il subit plutôt qu'il n'agit ballotté entre la légalité (incarnée de manière rigide par Conde) et l'illégalité (la délinquance de son frère la scène où on le voit jouer sur la terrasse en faisant semblant de tirer montre une véritable tentation le trafic, la débrouille, ) hésitant entre intégration sociale (par le travail, par le logement, par la vie de couple et la reconnaissance de l'enfant, ) et marginalisation (Elisa ; le foyer où Tomas s'est réfugié représente ce flottement ; il ne vit pas dans la rue, qui serait le signe de son intégration, ni dans la rue qui signifierait son exclusion) entre morale et cynisme (faire le gigolo ; fréquenter les gens pour leur toit) balloté entre les voix de l'ailleurs et les racines cette errance existentielle est traduite par le passage brutal d'une séquence à l'autre, par les ruptures elliptiques des scènes, par la juxtaposition des espaces, comme une mosaïque de possibles. [...]
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