2. Situation historique du film
2.1. Peter Greenaway : Quand et pourquoi ce film ?
Il a débuté sa carrière de cinéaste, grâce en partie au British Film Institute à Londres, qui est appelé le conseil du film d'avant-garde. Il a réalisé une dizaine de films, soit en association avec eux, soit sous leurs auspices. Il s'était fait une réputation mineure dans le cinéma d'art et d'essai, les campus et les petits festivals de films européens. Un jour, le directeur de la société de financement du film d'avant-garde de l'époque lui suggéra d'essayer quelque chose d'un peu plus ambitieux. Car sa formation dans l'institut relevant plutôt de la réalisation de documentaires.
Il y a réfléchi à l'époque et six ou huit semaines plus tard, il tenait un scénario intitulé « meurtre dans un jardin anglais ». Il a abouti à la réalisation de ce film qui a réellement marqué le début de sa carrière aux yeux du public et depuis ce temps là il a cessé d'être un réalisateur privé pris dans des esthétiques dans lesquels ne se reconnaissait qu'un public spécialisé et restreint.
Ce film « meurtre dans un jardin anglais » a pour origine ses expériences d'étudiant en art à Londres au début des années 60. Il y était autant intéressé par la théorie de la peinture que par la pratique. Et parmi les nombreux sujets de discussion liés à la peinture actuelle occidentale, se profilait une idée « un peintre représente-t-il, ce qu'il voit ou ce qu'il sait ». Cela semble être une préoccupation assez académique, mais elle fait partie intégrante d'une approche générale de la peinture occidentale. Cela renvoie d'une certaine façon au lien que l'on trouve toujours entre le réalisme et le naturalisme où l'on essaie de décrire ce qui existe réellement dans le monde. De plus, Mr. Greenaway ne souhaitait plus réaliser des documentaires de par ses nombreux problèmes éthiques vis-à-vis de la notion de ce genre cinétique. Il a voulu intégrer ces idées dans un film de long métrage. Il a donc développé un scénario, qui s'observe un peu comme un documentaire, sur un dessinateur de la fin du XVII siècle. (...)
[...] De multiples scènes nocturnes de The Draughtsmans's Contract sont inspirées de l'éclairage des œuvres de De la Tour, mais Greenaway a aussi emprunté à ce peintre bon nombre de ses compositions. Par exemple dans une scène (36 min) qui se déroule dans le cabinet de toilette de Mrs. Herbert, à la lumière intime des bougies. On voit un plan moyen de Mrs. Herbert, en déshabillé transparent, les cheveux emprisonnés dans une serviette de toilette blanche, assise dans une chaise, son vêtement relevé au-dessus du genou. Assise devant elle, une servante lui lave les jambes. [...]
[...] - Positif, revue de cinéma, Février 1984, No276. - Le Cinématographe, Mars 1983, No Sites Internet - http://www.1789-1815.com/banqued'angleterre.htm - http://www.wikipédia.org/wiki/guillaume_III_d'angleterre - http://wwwtrucsmaths.free.fr/nombre_d_or.htm#historique - http://www.worlds4.com/greenaway/index.html - http://www.petergreenaway.co.uk/ 14.4 Suppléments - DVD extra bonus, de Meurtre dans un jardin anglais. - DVD, bonus, commentaire de Peter Greenaway sur son film, meurtre dans un jardin anglais. Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet 15.Images image 1 indice de date image 2 symbolique des fruits Image 3 la mère et la fille doublage et symétrie du cadrage Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet Image 4 les jumeaux Poulenc (dualité et symétrie de l'éclairage) Image 5 La signature du premier contrat Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet Image 7 Neville et Philip rôle de l'outil optique Image 8 L'outil optique suivant Dürer/ De Pictura P.347 Image 9 : Symétrie des obélisques et caméra Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet Image 10 : Le cadre filmique étant le cadre pictural Image 11 et 12 : Ce que voit le cameraman est ce que voit le dessinateur Image 13 et 14 dessins de Greenaway/ Neuville Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet Image 14 et 15 ; dessins de Greenaway/Neville Images 16 et 17 ; dessin de Greenaway/Neville/ référence picturale chez Greenaway Image 17 ; l'outil optique de Durer Image 18 ; référence à Blow Up Cecilia Brenni Peter Greenaway-The Draughtsman's contract juin 2005 Jean-Michel Pelet Image 19 ; référence à Blow Up/ Antonioni Image 20 et 21; Greenaway et ses effets de couleur ; the cook, the thief etc. [...]
[...] Ainsi ce que voit l'artiste dessinateur est ce que voit l'artiste caméraman, cela devait correspondre. Le cadre filmique étant le cadre pictural, Greenaway nous désigne dans cette technique, l'importance qu'il accorde au cadre tel que l'a définit la Renaissance dans ses théories de composition picturale. En peinture, le cadre est un élément de composition de l'image et de la vision, au cinéma il est au contraire un élément de découpage de la réalité à partir duquel se fait le travail de création. [...]
[...] Après l'exécution du treizième dessin, Neville dit à Talmann I am finished Il ne se réfère pas à la série des dessins, mais à lui-même, qui sera bientôt exécuté, dans une séquence d'une extraordinaire recherche formelle qui rappelle le tableau L'aveuglement de Samson de Rembrandt. Deux hommes masqués comme Talmann entrent dans l'image de droite, puis encore deux autres, un par la gauche, un par la droite. Tous tiennent qui une lanterne, qui un flambeau. Ils viennent l'entourer. Ensuite, à la lumière des flambeaux, la caméra nous montre le dessin du mémorial à cheval sans le chevalier. Mais il n'est pas terminé, Mr. [...]
[...] Un autre repère littéraire, celui du roman de Wilkie Collins the woman in white écrit en 1860. Un dessinateur est le narrateur de ce roman policier où le dédoublement du personnage de Laura crée l'intrigue. Une étrange machination où la patience d'une femme et l'amour servent de thème conducteur. On remarque également dans ce film une exploitation des dialogues précieux des comédies de la restauration anglaise (Congreve ou Vanbrugh) pour une satire des films en costumes de la BBC. Nous sommes dans un drame noir à l'Agatha Christie avec un peu de suspense à la Hitchcock, une intrigue parsemée de fausses pistes et d'indices qui apparaissent pour nous guider vers un meurtre, vers un mort. [...]
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