Court résumé du film : En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher toute une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo (...)
[...] Réveillée par le bruit d'une voiture de police, elle continue son chemin à travers le désert, avec, puis sans les enfants et enfin avec la police. La séquence dure une journée diégétique, de l'aube jusqu'au crépuscule. Elle peut être découpée en trois parties ; la première correspondant à la quête d'une aide des trois personnages (et le passage infructueux de la police), la deuxième correspondant à la quête d'une aide uniquement avec Amélia et la dernière correspondant à l'arrestation d'Amélia. Il convient de noter que cette séquence intervient juste après une scène de meurtre. Ainsi, le spectateur est déjà empreint d'une grande intensité dramatique. [...]
[...] Malgré des plans relativement courts, l'effet de ralenti est saisissant à travers l'ajout de cette musique à trois notes qui rend l'image hypnotisante II/ La perte progressive des sens d'Amelia Une pesanteur physique de plus en plus importante Tout au long de la séquence s'installe une fatigue physique de plus en plus prononcée, participant à la perte progressive des moyens d'Amélia. En ce qui concerne le son, lorsqu'elle laisse les enfants, son souffle est très marqué, et c'est d'ailleurs le seul son diégétique que l'on entend. Cette pesanteur est également accentuée, pendant toute la séquence, par le leitmotiv du pied. Dès le début, on remarque un gros plan des pieds de Debbie. Le leitmotiv est retrouvé lorsqu'Amélia traverse le désert seule. [...]
[...] Lorsque le policier, sans l'écouter lui demande si elle a passé la frontière illégalement, elle parle espagnol. Enfin, lors de la recherche des enfants par la police, elle parle toujours espagnol. Le film entier traite la notion de l'incompréhension et de l'incommunicabilité entre les êtres humains et prend tout son sens dans cette séquence. L'ouïe est également une notion très importante dans cette dernière partie de séquence. Nous avons vu dans la première partie comment Iñarritu traitait le son et la musique au début de la séquence. [...]
[...] La séquence (et le film entier) a bien évidemment une grande portée politique. A plusieurs reprises, dans cette séquence, le spectateur se retrouve confronté au futur proche d'Amélia : la prison ou l'expulsion. Lors de la scène pathétique devant la voiture de police, à son arrestation, on discerne furtivement un gros plan des mains d'Amélia, comme si elle suppliait le policier de la croire. Ces mains vers le ciel semblent déjà être des mains menottées mais peuvent également être vues comme les mains d'une mendiante. [...]
[...] On lui demande a plusieurs reprise si c'est une clandestine. D'ailleurs, lors de la recherche des enfants par les policiers, une estafette pleine de clandestins s'est stoppée pour l'aider à retrouver les deux enfants. Apparaît alors une vue subjective des clandestins la regardant, puis une vue subjective d'Amélia qui regarde le désert à travers les grilles et une vision de l'intérieur de l'estafette, là où elle sera assise dans quelques heures Ainsi, dans cette séquence, Iñárritu conduit son drame, à travers une structure qui lui permet de mettre en scène la perte des enfants et la perte des sens que vivent Amélia, les deux enfants mais aussi le spectateur. [...]
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