Le développement artistique en URSS est étroitement conditionné par le système politique, mais certains auteurs ont un espace de liberté créatrice. Le financement du cinéma par l'Etat assure aux réalisateurs des conditions de travail souvent enviables. Cette aisance permet la production de bon nombre d'oeuvres comportant une critique du système. L'histoire du cinéma soviétique est jalonnée de films qui ont eu un retentissement mondial. Cependant, la censure et l'interdiction d'un grand nombre de chef-d'oeuvre n'ont pas permis au cinéma soviétique d'occuper une place de premier plan sur la scène internationale.
[...] Sa vie et son art étaient mêlés. Paradjanov est issu du VGIK de Moscou, dans lequel il entre en 1945. Un de ses professeurs est Alexandre Dovjenko. En 1950, Paradjanov se marie avec Nigyar Kerimova à Moscou. Paradjanov émigre ensuite à Kiev où il tourne plusieurs documentaires (Doumka, Les Mains d'or, Natalia Oujvy). Ses films singuliers sont souvent influencés par la diversité ethnique de sa région natale le Caucase et mêlent réalité sociale, folklore, légendes et chamanisme. Ses premières œuvres, tournées en Ukraine (et inédites et France), sont assez proches du réalisme socialiste (comme Le premier gars, amourettes champêtres dans un kolkhoze) jusqu'à la rupture des Chevaux de feu en 1965. [...]
[...] Ici, Romm, symbole du réalisme socialiste, fait preuve d'indépendance d'esprit. Sous la glorification de Lénine il critique le système stalinien. L'image cinématographique de Lénine sera utilisée en 1956 par Khrouchtchev lors du 20ème congrès du parti car en pleine déstalinisation le mot d'ordre était de revenir à Lénine». Romm refait le montage du film et élimine Staline. Cela n'est pas conforme à la réalité historique, mais conforme à l'image que l'on veut conserver de Lénine. Staline est peu montré dans le cinéma d'avant guerre. [...]
[...] La période de stagnation correspond à l'apogée d'Andrei Tarkovski qui réalise pendant ces années bon nombre de chefs-d'œuvre. Il réalise Solaris en 1971 et Stalker en 1979, deux films de science fiction réellement révolutionnaires pour l'époque dans lesquels il s'intéresse à la conscience humaine. De même, on peut retrouver une allusion à la terreur stalinienne dans Le Miroir en 1974, qui reçoit un accueil glacial en URSS et confirme la réputation d'artiste maudit du cinéaste, sans cesse accusé d'élitisme et d'hermétisme par les critiques auxquels il déclare : Pourquoi donc me haïssez-vous tant ? [...]
[...] Ces nouveaux réalisateurs issus de cet institut seront l'ossature des nouvelles vagues Quand passent les cigognes Quand passent les cigognes est le symbole du brillant retour du cinéma soviétique sur la scène internationale, puisqu'il remporte la palme d'Or à Cannes. Mikhaïl Kalatozov le réalise en 1957. Avec ce film, le cinéma soviétique se démarque de tout l'élan patriotique de sa production précédente en montrant une histoire d'amour filmée dans un esprit neuf. C'est le film soviétique qui a eu le plus grand nombre de spectateurs en France millions). Ce film symbolise le dégel et il est réputé pour ses somptueux mouvements d'appareil, qui restent de vraies prouesses techniques. On parle alors de force expressionniste novatrice pour le cinéma. [...]
[...] tableau en annexe dans la présentation Power Point). Au même moment, la Commission des conflits découvre les documents officiels qui sont à l'origine du bannissement de ces films. Ainsi, Andreï Roublev de Tarkovski fut interdit pour cause de tonalité triste et tragique De même, les motifs de la censure sont parfois religieux comme pour La légende de la forteresse de Souram de Paradjanov, et les scènes de nudité sont totalement exclues par le Goskino. Le travail de la Commission est surtout visible grâce au succès remporté à l'international par Le repentir, pamphlet d'Abouladzé sur les crimes de Staline, et couronné du Grand Prix Spécial du Jury à Cannes en 1987. [...]
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