Christo, de son vrai nom Christo Javacheff, est né en 1935 à Gabrovo en Bulgarie. Il fit ses études à l'académie des Beaux-Arts de Sofia, sous l'influence du réalisme socialiste, avant d'émigrer pour Paris en 1958. Là, il rencontre le groupe du Nouveau Réalisme dont l'influence sera déterminante pour la plupart de ses œuvres. Il commence alors ses premiers « empaquetages », avec l'aide de sa femme, Jeanne-Claude de Guillebon ; il s'agit surtout d'objets de la vie courante (chaises, bidons, bouteilles, cartons, tables…). Il réalise également le « rideau de fer » (mur de 240 bidons dans la rue Visconti), en réaction à l'édification du mur de Berlin.
[...] Le projet de Christo remonte à 1971 mais les difficultés politiques et les polémiques ont retardé son exécution jusqu'en 1995. Cependant, après 23 ans de combat acharné, Christo se vit accorder l'autorisation d'empaqueter le Reichstag pour une durée de quatorze jours. Ainsi, le 24 juin 1995, on découvrait le monument emballé par de tissu recouvert d'une fine couche d'aluminium, soit une quantité de tissu qui aurait permis de recouvrir quatorze terrains de football. Le tout était arrimé par 16 kilomètres de cordes bleues en polyester de 3,2 centimètres de diamètre. [...]
[...] C'est donc dans cette optique de contradictions que Christo créé ses installations sur les monuments célèbres. Le Pont-Neuf à Paris (1975-1985) Christo a choisi d'empaqueter le Pont-Neuf car ce bâtiment est un symbole de Paris. En effet, reliant la rive gauche de la Seine à la rive droite en passant par l'île de la Cité, il a subi de nombreuses transformations depuis sa construction au XVIème siècle. C'est donc dans la lignée de ces transformations que Christo a décidé d'en faire l'objet de ses empaquetages. [...]
[...] Au demeurant, le coût total du projet s'élevait à neuf millions de dollars. Ainsi, les empaquetages sur des monuments demandent un travail impressionnant, qu'il se déroule pendant la préparation ou pendant l'installation du projet. En outre, l'empaquetage introduit une nouvelle forme d'art, forme qui n'est pas toujours bien reçue par le public. Ce sont avec ces différents facteurs que Christo se doit de jouer pour mener à bien ses installations. [...]
[...] A partir de là, Christo emballe tous les objets qui lui paraissent intéressants. Généralement, il faut plusieurs années avant que l'un de ses projets se réalise : démarches administratives, problèmes de financement et polémiques jalonnent le trajet de l'artiste. Heureusement, Jeanne-Claude, sa femme, règle les problèmes d'argent et les négociations, permettant à Christo de se concentrer sur les dessins préparatoires des ses installations. Ces dessins sont ensuite vendus pour permettre au couple de financer les projets. Cependant, tous ces dessins, photomontages, collages ou livres, qui précèdent l'installation peuvent être considérés comme faisant intégralement partie de l'œuvre. [...]
[...] Le tout a été fait pour ne pas gêner la circulation fluviale et piétonnière, tout en couvrant le sol et les parapets. L'ensemble de la toile a été fixé par mètres de corde et 12,1 tonnes de chaînes d'acier attachées aux piles du pont. De cette façon, les formes principales du pont ont été conservées car la toile est entièrement plaquée au sol : les reliefs sont accentués mais les proportions et les détails se fondent dans la ligne générale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture