Avant d'énoncer l'étude que nous avons entreprise sur le Chevalier à la rose de Richard Strauss, nous présenterons cette œuvre. Ensuite, nous interrogerons les paramètres histoire et temps dans cette composition. Pour finir nous dévoilerons le tableau de la pièce qui a été choisi pour mener ce travail.
Le Chevalier à la rose est un opéra dit « rose » composé par Richard Strauss sur un livret du poète Hugo von Hofmannsthal. Leur collaboration sur cet ouvrage débuta en 1909 pour aboutir à sa création le 26 janvier 1911 sous la direction d'Ernst von Schuch et sous la supervision de Max Reinhardt au Hofoper de Dresde. Notons que cet opéra eut un énorme succès, et fut représenté de nombreuses fois. Cette comédie mêlée de tragédie, en langue allemande, est en trois actes. L'action de cet opéra se situe à Vienne, capitale austro-hongroise, dans la première décennie du règne de Marie-Thérèse. Vienne en cette époque était une grande capitale culturelle européenne, on pense notamment à la présence de Gluck, d'Haydn et bientôt de Mozart. C'est une ville qui, pour la majorité, est catholique. Pensons également aux clivages qui existaient entre les diverses couches sociales de l'époque. Dès le début de cette comédie, nous sommes plongés dans un milieu précis, celui de l'aristocratie.
Maintenant, portons-nous sur le questionnement des paramètres histoire et temps. Nous essaierons, par une démonstration en plusieurs points, de montrer comment Hofmannsthal et Strauss ont fait de cet opéra le reflet d'une autre époque et d'un autre temps à savoir celui de la monarchie austro-hongroise. Nous étudierons plus particulièrement les personnages et ce qui les caractérise, les codes propres à la civilisation viennoise, la mise en scène ainsi que les décors et pour finir le livret. Précisons également que toute notre réflexion sera agrémentée d'exemples musicaux qui viendront illustrer notre thèse et nos idées.
Nous avons choisi de nous concentrer sur la fin du troisième acte, à l'entrée de la Maréchale dans l'auberge.
Etudions à présent, à travers le tableau choisi, les moyens mis en œuvre par Strauss et Hofmannsthal pour faire de cet opéra le reflet d'une autre époque, d'un idéal de cette dernière.
[...] Le peuple est représenté dans l'ordre social suivant : Les suivants de la Maréchale et des nobles (négrillon, Léopold le commissaire, Valzacchi et Anina, le personnel de l'auberge (aubergiste, serveurs, musiciens, cochets, valet), et les enfants. Etude du discours des personnages Maintenant nous allons expliquer comment le lexique utilisé pour caractériser les personnages et leur langage, la façon dont ils s'expriment, reflètent leur classe sociale. Une étude du vocabulaire[2] utilisé par les protagonistes, et employé pour les caractériser, nous révèle les appartenances : les personnages caractérisent la Maréchale comme Sa Grâce Princière la Maréchale de Werdenberg ce qui se réfère à son titre, de plus on devine l'intimité avec Octavian qui l'appelle Marie-Thérèse ou Thérèse On remarque que les nobles témoignent du respect pour ce personnage et pour son titre, même le cousin rustre le Baron Ochs. [...]
[...] Le dernier tableau que nous avons choisi d'étudier, est en résonance avec le monologue de la Maréchale à la fin du premier acte. En effet, dans ce premier monologue, le personnage insiste sur le lexique du temps, notamment par des répétitions d'« aujourd'hui ou demain et d'« aujourd'hui ou demain et après demain que l'on retrouve dans le tableau final du troisième acte[15]. La réflexion sur le temps qu'elle compare à un sablier de sa jeunesse passée, de la durée des liens est le reflet du déclin de la monarchie que la Maréchale symbolise par la montée d'une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie que représentent Sophie et Faninal, à vrai dire c'est la victoire du spontané sur l'artificiel. [...]
[...] En effet, il est important de préciser que ces gravures documentées et humoristiques ont fortement inspiré les auteurs du Chevalier à la rose et tout particulièrement une série de gravures intitulée Le mariage à la mode. Dans le tableau que nous avons choisi de présenter le décor en place est celui de l'auberge, une auberge de banlieue. Pour la représenter au mieux, Alfred Roller proposait une grande salle peu richement décorée (très en contraste avec la chambre de l'Impératrice et le palais de Faninal) meublée entre autre d'une petite table pour deux personnes (seuls le baron et Mariandel devraient être présents). [...]
[...] En effet nous pouvons entendre des phrases se déployant dans le temps en valeurs longues et stables de façon très lyrique. Ainsi, elle prend le temps de poser sa voix et ses phrases sont, par ailleurs, souvent séparées par des silences d'où cette impression de prestance, d'importance (exemple : plage 0'47'' du cd mentionné dans les annexes). Le Baron, malgré sa noblesse, trahit son rang par le langage grossier et rustre qu'il utilise : sacrebleu tonnerre de bleu mille millions et prouve ainsi, même par des interventions au caractère élégant que noblesse n'est pas synonyme de dignité et de savoir-vivre. [...]
[...] Bibliographie Source sonore -Strauss Richard, Der Rosenkavalier, dirigé par Georg Solti, Vienna Philharmonic Orchestra, Decca Partition -Strauss Richard, Der Rosenkavalier, full score Comedy for music in three New-York: Dover Publication (édition originale: Berlin: A. Fürstner, 1911). Source écrite -Godefroid Philippe, Le chevalier à la rose, comédie pour musique en trois actes traduit par Goldet Stéphane, dans Avant-scène Opéra, Paris : 1984. -Engravings by Hogarth, ed. by Sean Shesgreen, New York: Dover publ., cop (Collections of fine art in Dover books). [...]
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