Au culte de la personnalité qui s'exerce au sein du régime nazi dès l'accession démocratique au pouvoir d'Adolf Hitler en 1933, Charles Chaplin répond en 1940 avec son film intitulé "Le dictateur" qui dresse la satire du Führer et de son régime.
En effet, face au régime totalitaire qui fait du leader une véritable icône, comment ne pas s'interroger sur l'image de l'homme politique, ainsi que le propose Chaplin.
S'il apparaît dans un premier temps qu'Hynkel (Hitler) exerce une autorité et une domination sur son peuple sans aucune faiblesse, il n'en reste pas moins que son image reste par bien des aspects tout simplement "humaine" [...]
[...] C'est le sort que subit le jeune barbier juif (sosie du dictateur antisémite) auquel on ferme son salon de coiffure sans son accord. On voit aussi la preuve de ses faiblesses humaines puisqu'il a souvent besoin de se confier, d'être conseillé avant de prendre une décision, de faire un choix. On remarque en plus qu'à plusieurs reprises au cours de ce film Hynkel a une représentation enfantine de sa personne comme lors de la réunion avec Napaloni, satire du "Duce", où il pleurniche comme un bébé face à Schultz (son conseiller) après le refus des propositions de paix par Napaloni. [...]
[...] Ainsi, il met fin aux acclamations de la foule par un simple geste de la main. Chaplin s'en amuse puisque le sosie d'Hynkel ouvre et ferme plusieurs fois la main ce qui provoque des acclamations cadencées. Son point de vue incarne et transporte la foule, qui l'acclame. Ses propos sont "parole d'Evangile". Toute personne lui désobéissant est immédiatement condamnée, et sanctionnée à l'instar d'un de ses lieutenants qui critiquait sa politique de discrimination fondée sur les origines ethniques des individus. [...]
[...] Les Allemands ne sont pas convaincus par ses mots, ils sont persuadés. Cet orateur populaire, à l'éloquence vive ne joue pas sur la raison pour ranger la foule de son côté, mais sur l'émotion. Ainsi, Hynkel, à l'image d'Hitler, et des hommes politiques en général est avant tout un tribun, qui maîtrise le verbe. De plus, le personnage joué par Charles Chaplin fait tout ce qui est en son pouvoir pour imposer sa pensée, ses idées, son idéologie au peuple. [...]
[...] En conséquence, le "dictateur" de Chaplin s'affirme comme une satire politique de son temps, puisqu'elle remet en cause dès 1940, en s'attachant à critiquer son leader, en réponse au culte de la personnalité. Nul doute que la description de la personnalité, publiquement inflexible et inhumaine, en opposition avec une immaturité dans l'intimité est une des plus juste qui ait été produite du "Führer". Toutefois, cette œuvre est intemporelle, car elle reste valable pour beaucoup d'hommes politiques malgré l'outrance caractéristique de la caricature. [...]
[...] Le Dictateur Charles Chaplin Quelle est l'image de l'homme politique ? Au culte de la personnalité qui s'exerce au sein du régime nazi dès l'accession démocratique au pouvoir d'Adolf Hitler en 1933, Charles Chaplin répond en 1940 avec son film intitulé "le dictateur" qui dresse la satire du Führer et de son régime. En effet, face au régime totalitaire qui fait du leader une véritable icône, comment ne pas s'interroger sur l'image de l'homme politique, ainsi que le propose Chaplin. [...]
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