Le photographe représente ici un artiste entouré de ses oeuvres : des sculptures et quelques peintures posées contre un mur. Le décor dépouillé, une pièce toute blanche, et le geste de l'artiste qui transporte une de ses oeuvres permet de supposer qu'il est en train d'installer une exposition (...)
[...] Comme les statues égyptiennes ou L'homme qui marche de Rodin auxquelles elles font penser, ces sculptures traverseront le temps quand l'artiste ne sera plus que poussière. Obnubilé par le désir d'attraper l'énergie et la présence du modèle qui pose pour lui, Giacometti ne peut se résoudre à fixer les limites stables d'un contour : ses dessins crayonnés, ses peintures et ses sculptures sans cesse remodelées portent la marque d'un perpétuel repentir. Par ce cliché, Cartier Bresson a su capter l'instant décisif qui reflète l'engagement total de l'artiste et transpose l'inquiétude fébrile qui traverse son œuvre. [...]
[...] Ce portrait, s'il ne permet pas de découvrir les traits du visage de l'artiste nous indique cependant à quoi il consacre sa créativité et fournit même quelques clés pour mieux apprécier son œuvre. Aspects formels : La bordure noire du tirage laisse supposer que la photo n'a pas été recadrée : nous voyons ce qu'a choisi de capter le photographe à un instant précis. L'éclairage vient d'en haut à droite et dispense une lumière assez diffuse qui ne dessine pas d'ombres portées très marquées. Le cliché est en noir et blanc. [...]
[...] Seul son pied gauche reste net : il fait écho à celui de la sculpture à gauche. Cette zone est la plus contrastée de la photo et un jeu de vide et de plein aux découpes accidentées anime cette partie gauche tandis que la partie droite, limitée par une statue blanche à la pose hiératique, fait office de zone de repos. Donner du sens : Cartier Bresson a choisi un temps de pose assez lent pour obtenir un effet de bougé. [...]
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