Michelangelo Merisi, dit le Caravage, naît vraisemblablement à Milan en 1571, et non pas dans le village lombard de Caravaggio d'où sa famille est originaire. Son père travaillait comme contremaître au service de Francesco Ier Sforza, marquis de Caravaggio, apparenté aux Colonna et aux Borromeo. Caravage bénéficiera pendant toute sa vie de la protection de la marquise et de ses relations. En 1584, il subit son premier apprentissage auprès de Silmone Peterzano, un ancien élève de Titien installé à Milan. On estime que c'est en 1592 que Merisi arrive à Rome, capitale des arts à l'époque, où il rentre dans l'atelier de Giuseppe Cesari da Arpino, le futur Cavalier d'Arpin, qui mène la création picturale du moment notamment grâce à ses liens avec le cardinal Maffeo barberini, qui accèdera à la papauté sous le nom d'Urbain
VIII. Affectionnant les scènes de genre, le Caravage se fait alors remarquer des collectionneurs et des amateurs grâce à ses toiles de chevalet telles Les Tricheurs (vers 1594), les deux versions de La Diseuse de bonne aventure (vers 1594-1595), le Bacchus malade (vers 1593) et le Bacchus (vers 1597-1598), le Jeune Garçon mordu par un lézard (1595-1596) et le Jeune Garçon à la Corbeille de Fruits. Dès cette époque, il affiche un mépris de l'« idéalisé » au bénéfice d'une peinture d'après modèle, sans dessin préparatoire et empreinte de sensualité. Il suscite alors l'intérêt du cardinal Francesco Maria Borbone del Monte qui l'installe en 1595 dans sa résidence, le Palazzo Madama, et devient son mécène. Il lui commande plusieurs toiles dont le Concert de Jeunes Gens (vers 1595-1596). C'est à cette époque également que Caravage entame sa production d'œuvres religieuses que lui commandent dignitaires, prélats et congrégations.
En 1601, les religieux de l'église Santa Maria della Scala passent commande au Caravage d'une toile évoquant la dormission de la Vierge. Cette œuvre, une huile sur toile de 369 x 245 cm, est achevée en 1605. Refusée par les chanoines, elle sera rachetée en 1607 par Rubens pour le compte du Duc de Mantoue, et figure aujourd'hui au Louvre.
[...] Cette œuvre, une huile sur toile de 369 x 245 cm, est achevée en 1605. Refusée par les chanoines, elle sera rachetée en 1607 par Rubens pour le compte du Duc de Mantoue, et figure aujourd'hui au Louvre. Le tableau présente un format rectangulaire, étiré en hauteur. La composition se construit selon des lignes horizontales : le corps étendu de la Vierge, la juxtaposition des têtes des vieillards et le drapé rouge dont le pan qui retombe casse cette superposition de lignes par sa verticalité. [...]
[...] En pleine contre-réforme, alors que les canons du Concile de Trente insistent sur la divinité de la Vierge, on imagine assez la réaction qu'a pu engendrer cette toile. Dans ce sens abondent d'autres détails, particulièrement le bassin posé au pied du lit et le corsage délacé, évoquant la toilette mortuaire. L'artiste donne ainsi à ce décès non une dimension glorieuse ou céleste mais un caractère purement organique. Un autre détail saisissant réside dans le fait que la Vierge est étendue non pas sur un lit majestueux ou une couche empreinte de noblesse, mais sur une simple table, comme le soulignent ses pieds qui en dépassent. [...]
[...] A cela on ajoute enfin que selon la croyance, Caravage aurait pris comme modèle pour sa Marie une prostituée qui se serait suicidée par noyade et enceinte de surcroît. Les spécialistes ont cru reconnaître effectivement sur le corps de la Vierge les symptômes de la mort par noyade et le spectateur pourra remarquer le ventre légèrement bombé de Marie qui renvoie peut-être à cette grossesse interrompue. Dans tous les cas, ce dernier point ajouta encore au scandale du tableau. Du point de vue stylistique, le Caravage reste ici fidèle à ses habitudes : un fond sombre et dépouillé, des couleurs franches qui remplissent souvent de larges surfaces comme le drapé, les manteaux, les robes, une touche visible mais pas marquée et l'utilisation de la lumière pour faire ressortir à la fois les volumes, les teintes et la composition par un jeu de clair-obscur. [...]
[...] C'est à cette époque également que Caravage entame sa production d'œuvres religieuses que lui commandent dignitaires, prélats et congrégations. Il réalise alors entre autres le célèbre Judith et Holopherne (vers 1598). Celle-ci devient prépondérante lorsque le cardinal Matthieu Conytrel, connu sous le nom de Matteo Contarelli, lui confie la décoration de sa chapelle à Saint-Louis-des-Français en 1599. Caravage réalise alors le cycle de Saint Matthieu, représentant successivement sa vocation, son martyre et la rédaction de son évangile dont il produit la deuxième version en 1602. [...]
[...] Caravage bénéficiera pendant toute sa vie de la protection de la marquise et de ses relations. En 1584, il subit son premier apprentissage auprès de Silmone Peterzano, un ancien élève de Titien installé à Milan. On estime que c'est en 1592 que Merisi arrive à Rome, capitale des arts à l'époque, où il rentre dans l'atelier de Giuseppe Cesari da Arpino, le futur Cavalier d'Arpin, qui mène la création picturale du moment notamment grâce à ses liens avec le cardinal Maffeo barberini, qui accèdera à la papauté sous le nom d'Urbain VIII. [...]
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