Gustave Caillebotte est né en 1848 et mort en 1894. Invité par Monet en 1874 à l'exposition organisée par Nadar, il rencontre le groupe des impressionnistes. Il n'était pas seulement peintre mais aussi mécène et collectionneur. Comme il était issu d'une famille bourgeoise, il finançait ses collègues Renoir et Monet et organisait des expositions. Ce statut social lui permettait également de ne pas attendre de ses oeuvres qu'elles soient obligatoirement vendues, de même que l'argent récolté ne lui servait pas pour vivre. Le thème principal de ses tableaux était le monde urbain ; il se disait « chroniqueur de l'existence moderne » (...)
[...] Outre la part de réalisme dans l'œuvre de Gustave Caillebotte, l'artiste fait aussi preuve de modernité. Les Raboteurs de parquet, Gustave Caillebotte Huite sur Toile x 80 cm, Collection Privée Impression, Soleil Levant, Claude Monet Huile sur Toile x 63 cm, Musée Marmottan En effet, les raboteurs de parquet n'est pas l'œuvre la plus significative de Caillebotte pour rien. La scène se passe dans un vaste appartement de Paris, où trois hommes s'affairent à raboter le parquet, comme en témoigne le titre même du tableau. [...]
[...] Émile Zola écrivit : «Caillebotte a exposé Les Raboteurs de parquet et Un jeune homme à sa fenêtre, d'un relief étonnant. Seulement c'est une peinture tout à fait anti-artistique, une peinture claire comme le verre, bourgeoise, à force d'exactitude.» (Lettres de Paris - juin 1876). Caillebotte n'était pas donc considéré comme un peintre mais comme le mécène des Impressionnistes. Ses raboteurs de parquet furent souvent associés aux Blanchisseuses(3) d'Edgar Degas (1834/1917), présentées lors de la même exposition. Ces tableaux sont tous les deux inscrits dans le réalisme contemporain. [...]
[...] Elle détermine la perspective, limitée à une seule pièce, en dessinant les rainures du parquet déjà effectuées. Ainsi, nous distinguons clairement le travail déjà fait de celui en cours et enfin de la partie restant à faire. Le sol offre donc une série de lignes qui contrastent avec les moulures dorées horizontales du mur et les ferronneries ondulées de la fenêtre et montrent également un espace est majoritairement vide, appelant à être rempli par la suite. La particularité de Gustave Caillebotte est qu'il ne fut pas apprécié par ses contemporains. [...]
[...] De plus, en 1839, l'invention de la photographie remet en cause l'art de peindre. L'impression photographique mise en place par Niépce rend le réelle de manière quasi-parfaite, bien que le procédé ne soit pas tout à fait au point. Dès lors, reproduire le réel par la peinture n'est plus à l'ordre du jour. Emile Zola, écrivain et critique d'art, dira notamment à propos de Caillebotte : La photographie de la réalité, lorsqu'elle n'est pas rehaussée par l'empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable. [...]
[...] Caillebotte, un jeune peintre du plus beau courage et qui ne recule pas devant les sujets modernes grandeur nature. L'originalité tient du point de vue dominant du spectateur, qui ouvre la scène sur des ouvriers dont les torses nus des héros antiques, baignés de lumière contrastent avec les pantalons sombres qu'ils portent. Caillebotte, ayant suivi l'éducation de Léon Bonnat (1833/1922), réalise ici un exercice académique tout en l'adaptant à un univers contemporain. Le fait que Les raboteurs de parquet soit la base un dessin qui fut par la suite reporté carreau par carreau sur la toile renforce le caractère académique de l'œuvre. [...]
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