Héatre-Télévision, « pseudo spectacle », selon les mots de Boris Charmatz lui-même, utilise le vecteur de la télévision pour transmettre son œuvre. Après être passé par le festival d'Edimbourg, ce spectacle de danse est actuellement au centre G. Pompidou. Seul dans l'obscurité, le spectateur est confronté à… lui-même. Allongé sur une sorte de caisse, l'écran de télévision est presque en face de nous afin que notre regard soit si proche qu'il ne puisse être détourné. Un bouton est à notre disposition pour appeler la personne, qui nous reçoit un peu comme à l'hôpital... Pour quel motif ? Une crise de panique éventuelle ?
[...] Durant cette première partie du visionnage, une seule envie s'exprimait en moi : sortir ; bien que demeurant attentive au spectacle, la sensation de mal-être perdurait. Après ces premières séquences rudes à mes yeux (certainement le choc de la découverte), j'ai du m'accoutumer car le rythme m'a paru chuter brutalement. Les images, plus stables m'ont aussi paru moins gênantes, moins intimidantes. J'ai eu l'impression d'une lenteur soudaine, je n'avais plus envie de sortir mais étais plutôt dans l'attente de ce qui allait suivre. [...]
[...] La fille seule notamment, dans une position difficile, constituait pour moi la représentation même de la souffrance corporelle. Tel un laboratoire expérimental, il m'est arrivé de penser être filmée par les concepteurs de cette œuvre, dans le but de connaître les réactions du spectateur à la projection d'un spectacle si inhabituel, et donc d'appréhender certains psychologiques de l'être humain. La corporalité avait étrangement quelque chose de dérangeant, peut être de par son exhibition (les collants trop serrés au point que je finisse par deviner une odeur médicamenteuse dans la salle, odeur qui m'est tout particulièrement désagréable. [...]
[...] Les sons sont également d'une grande importance, omniprésents tout au long de l'expérience, plongeant le spectateur encore davantage dans cette atmosphère spéciale Ils consistent en une alternance de silence et de cris ; ces derniers sont souvent inattendus et nous surprennent toujours : quand ils proviennent de l'oreiller même où est placée notre tête, c'est comme si ces cris étaient ceux d'une personne située juste derrière nous ou plutôt provenaient de notre tête, ce qui provoque une sensation infiniment désagréable II) Sensations Psychologie Héatre-Télévision est certes une expérience à tenter, mais, contrairement à l'ambiance fumerie d'opium décrite dans plusieurs articles, l'atmosphère m'a paru lourde, oppressante. Les vingt premières minutes furent d'une grande violence pour moi, non à cause de la pénombre ou de la solitude mais du fait des images diffusées sur le combiné. [...]
[...] La réalité pour ma part était bien présente à chaque cri. Cette oppression présente cependant l'immense mérite de prêter à de multiples interrogations, l'indifférence ne pouvant résulter face à un tel spectacle (comme le formulent avec justesse les notes du dossier de presse Vous en voyez beaucoup des danseurs à la télé, vous ? Dans le recueil des commentaires destiné aux spectateurs, toutes sortes de sensations sont exposées, dont certaines allant dans mon sens. Ainsi, le contexte dans lequel cette œuvre a pu être vue est aussi importante que son contenu, Boris Charmatz en ayant d'ailleurs lui-même organisé la conception. [...]
[...] Boritz Chamatz : le spectacle de Héatre Television Héatre-Télévision, pseudo spectacle selon les mots de Boris Charmatz lui-même, utilise le vecteur de la télévision pour transmettre son œuvre. Après être passé par le festival d'Edimbourg, ce spectacle de danse est actuellement au centre G.Pompidou. Seul dans l'obscurité, le spectateur est confronté à lui-même. Allongé sur une sorte de caisse, l'écran de télévision est presque en face de nous afin que notre regard soit si proche qu'il ne puisse être détourné. [...]
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