Gustave Courbet (1819-1877) naît à Ornans dans le Doubs. Il suit les cours de Jacques Louis David, puis, venant à Paris pour ses études de droit, il fréquente l'Atelier suisse, et commence à s'intéresser aux peintures espagnoles et hollandaises.
A ses débuts aux alentours de sa vingtième année il peint des portraits s'inspirant des peintres qu'il a précédemment étudiés tel que Ingres ou Zurbaran, puis autour de 1848, il commence à représenter des scènes quotidiennes propres à la vie rurale, qui choquent l'opinion publique et les critiques par leur crudité, leur soi-disant « saleté », et par leur outrage à la tradition de la peinture académique. Il peint ensuite autour des années 1850 des natures mortes ainsi que des paysages forestiers, ruraux et maritimes.
Dans la série de ses paysages, il peint en 1854 Le bord de mer à Palavas, œuvre que nous allons étudier ici.
En quoi Le bord de Mer à Palavas est-il révélateur de la personnalité de Courbet et de sa conception de la peinture, et en quoi les paysages maritimes et plus particulièrement en Méditerranée le fascinaient-ils ?
Dans une première partie, nous montrerons la diversité des paysages marins peints par Courbet au cours de ses voyages. Puis, dans une seconde partie, nous expliquerons sa passion pour la mer, la relation qu'il entretient avec la nature passant par la peinture, ainsi que la méthode qu'il emploie afin de réaliser ses œuvres paysagistes.
[...] Cette simplification du sujet traité provoque une impression de nature soudaine et fraîche, pour le citadin qu'est Gustave Courbet. D'ailleurs, les habitants de la campagne ne saisissent pas la raison du succès de Courbet à Paris. Ses clients lui commandent des tableaux par type, et par catégorie d'effets : les paysages marins sont de vastes espaces et des horizons sans limite. Anne Wagner, critique d'art, parle de système de peinture par effet ».Un autre critique dévoile de façon ironique la raison secrète du succès de Courbet : la même façon que Dieu a donné naissance aux cieux à partir de rien, monsieur Courbet a donné naissance à ses paysages marins à partir de rien, ou de presque rien. [...]
[...] "Le bord de mer à Palavas", Gustave Courbet Gustave Courbet (1819-1877) naît à Ornans dans le Doubs. Il suit les cours de Jacques Louis David, puis, venant à Paris pour ses études de droit, il fréquente l'Atelier suisse, et commence à s'intéresser aux peintures espagnoles et hollandaises. A ses débuts aux alentours de sa vingtième année il peint des portraits s'inspirant des peintres qu'il a précédemment étudiés tel que Ingres ou Zurbaran, puis autour de 1848, il commence à représenter des scènes quotidiennes propres à la vie rurale, qui choquent l'opinion publique et les critiques par leur crudité, leur soi-disant saleté et par leur outrage à la tradition de la peinture académique. [...]
[...] Cependant, au milieu du XIXème siècle se développe l'image d'une mer plus douce, plus colorée et plus sensuelle, et les peintres s'influencent les uns les autres par vagues successives dans cette direction, même si, aux yeux de la classe bourgeoise de l'époque, la nature reste moins sacrée que l'idéal féminin. La technique structurelle de base de l'art de Courbet est le recours à des personnages vus de dos, choix interprétable de plusieurs manières. D'une part, c'est probablement une manière d'illustrer sa propre situation de peintre-spectateur devant sa toile, et ainsi une façon de faciliter son projet de fusion quasi-corporelle avec la nature. [...]
[...] Rien que le drame des immensités. »Ces remarques s'ajoutent à la lettre qu'il écrit à Max Buchon , où il explique que Courbet a une appréhension si spontanée que le ciel bleu, les rochers gris et les champs verts suffisent à Courbet pour faire un tableau. Jusqu'au milieu du XIXème siècle, en Europe, la mer sur les côtes nordique ou atlantique et au sud est ressentie comme redoutable, elle est crainte même si elle est nécessaire. Elle est également tumultueuse, grondeuse, et dangereuse, donc totalement aux antipodes de son image actuelle de source d'apaisement et de plaisir. [...]
[...] ».Cette confidence donne le ton de la magistrale série de vagues de 1869-1870 qui semblent sur le point de déferler hors du cadre et d'engloutir le spectateur. Selon Champfleury, Courbet a peint la mer- il a voulu en avoir raison, et pour pousser le défi jusqu'au bout, il a peint, non pas l'océan tumultueux mais la calme Méditerranée sans une seule voile, la Méditerranée grise et charmante du matin, et la Méditerranée bleue et profonde de l'après-midi. propos des peintures réalisées par Courbet en Méditerranée, il dit aussi : Qui parmi les maîtres modernes a su donner une idée plus poétique des plages désertes, de la mer, du spectacle des nuages, sans surprise, ni faux pittoresque ? [...]
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