Bill Viola

Résumé du document

Bill Viola est né à New York et vit aujourd'hui en Californie. Son œuvre très riche multipliant les champs d'explorations et les moyens d'y parvenir transforme le médium en tant que transcendance. Transcendance avec le « soi », transcendance avec le spectateur ou bien plus simplement avec la matière. Le médium deviendrait-il alors un objet de questionnement telles que peuvent nous le montrer les installations de Bill Viola? Ceci conduit la réflexion à se concentrer sur les diverses œuvres de Viola et les procédés qu'elles emploient à l'instar des oeuvres « télévisuelles », les projections dans les lieux sacrés ou autre pour enfin noter que la technique devient pleinement un moyen de libération de l'artiste ou du spectateur qui s'en fait son relais...

Extraits

[...] Une façon incroyable d'éveiller l'esprit du spectateur dans l'appréhension de l'instant présent. Cependant il peut travailler sur le temps lui-même sculpter du temps dans la matière vidéo »Raymond Bellour, a ‘l'instar de The Reflecting Pool où il choisit volontairement de figer son personnage. Le temps est un sujet de réflexion qu'il s'accorde dans une perspective interrogative sur les rapports opposés entre la vie et la mort; entre la destruction et la construction. Ancient of Days (1979-1981) fruit d'expérimentations menées au Japon sur le système de montage par ordinateur, travaille le temps comme créateur et destructeur de la vie dans un mouvement continu. [...]

[...] On pourrait d'ailleurs ouvrir ici une parenthèse sur les rapports souvent étroits que Bill Viola entretient avec le cinéma. Car après tout le cinéma a toujours été très proche du sommeil par l'obscurité que son système requiert et ce aussi bien de l'arrangement optique qu'à la salle de projection. On retrouve donc cette idée de sommeil avec Sleepers, des corps nus immergés, en suspension dans des barils d'eau. Ou bien encore dans Stations (1994) où l'obscurité se conjugue avec des bandes-sons, reproduisant chacune et de manière locale des sons sous-marins plongeant ainsi dans un état de demi-consciencee de torpeur où l'on s'affranchit du corps pour libérer la pensée de la vie matérielle. [...]

[...] Par le choc Dans son installation Reasons for Knoking At An Empty House (1982) Bill Viola installe le spectateur sur une chaise particulière équipée d'un casque audio diffusant les sons du corps de l'homme représenté telles que sa déglutition son souffle tandis qu'un son puissant extérieur au casque retentit dès que l'homme filmé se fait frapper. Le spectateur voit alors ses habitudes bousculées et remis en cause sa perception classique qu'il a des choses. Le spectateur est ici fortement sollicité ce dont il n'est pas lorsqu'il se retrouve face à son écran de télévision. D'une certaine façon on pourrait inscrire la démarche de Viola dans une sorte de théâtralisation de l'écran. Dans la mesure où le spectateur n'est pas isolé du monde, il est sans cesse en rapport avec lui. [...]

[...] On peut d'ailleurs souligner que c'est à cette période que naît la notion de signal.(lumineux). Conclusion Bill Viola sait parfaitement exploiter les dernières technologies dont il se sert pour affranchir l'image de son cadre général mais surtout pour affranchir le spectateur de lui-même. La vidéo n'aurait de sens qu'en tant qu'outil qui permettrait de faire accoucher de sa pensée de sa crainte, sa vraie personnalité dans un monde qui semble sans cesse nous formater et nous éloigner de notre essence la plus pure. [...]

[...] La lumière alors tombe sur cette merveilleuse scène pour laisser place à une flamme et un bouquet d‘orchidées, des corps fantomatiques réapparaissent alors et miment la scène jadis enchanteresse et à présent mortuaire de la chorale. III. Une Démarche Personnelle et technique A. Un Engagement Personnel et une quête de soi Bill Viola est un artiste profondément engagé dans ce qu'il fait à tel point qu'il n'hésite pas à se représenter lui-même ou des membres de sa famille les plus proches. Mon travail est centré sur un processus de découvertes et de prise de conscience personnelle. [...]