De "Germinal", simple histoire de vie de mineurs se passant au Second Empire dans le Nord de la France, se dégage un contexte socio-politique annonçant les transformations sociales qui se produiront à la fin du XIXème siècle. Le titre révèle cette annonce par la métaphore de la germination qu'il contient.
En effet, "Germinal" est le mois du printemps dans le calendrier républicain institué, le 24 septembre 1793, par la Convention Nationale. Cette métaphore sera reprise à la fin du film : « ... Une armée noire vengeresse qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. » (...)
[...] L'action se déroule en pleine mutation économique et sociale. Le XIXème siècle, c'est le siècle où le développement prodigieux des machines, l'apparition de nouvelles techniques et l'extension rapide du chemin de fer, inauguré en 1827, entraînent des changements très importants en France. Premièrement, on est dans la révolution industrielle avec la période 1860-1896 qui correspond à la période de crise avec baisse des prix, croissance plus faible. La crise dépasse aussi les frontières : «L'Amérique en cessant ses commandes de fer et de fonte a porté un rude coup à nos hauts fourneaux.» (propos de M. [...]
[...] L'autre exemple est chez Deneulin avec Chaval. Deneulin, pour faire obstacle à la grève de ses travailleurs commence par leur faire un cours d'économie en expliquant qu'il veut bien les augmenter mais que c'est pour lui la faillite et puis, rusé il convoque Chaval pour le flatter et lui proposer le poste de porion, ce qu'il va accepter. La dernière critique concerne, enfin, l'accident du Voreux provoqué par l'anarchiste Souvarine ; le fait pour la Compagnie minière de passer sous silence le sabotage et de renoncer à poursuivre les grévistes en réembauchant l'ensemble des mineurs est complètement antihistorique. [...]
[...] Les femmes exacerbées par leur aumône permanente résoudront le problème par la violence. Mais, en dépit de la «Marseillaise» qui sera entonnée par toute une marée humaine menaçante, la classe dominante sortira vainqueur en employant la force, en embauchant des travailleurs belges pour faire fonctionner leurs puits abandonnés et en recourant à l'armée. Certes, Lantier triomphera de son rival Chaval en le tuant dans la mine du Voreux sous les yeux de Catherine mais il perdra sa bataille sociale; tout se soldera, pour lui, par un échec avec l'intervention de Souvarine, un anarchiste qui sabotera la mine dans laquelle Catherine et lui-même se trouveront emmurés. [...]
[...] La pièce sera jouée jusqu'en 1900 parallèlement au balbutiement du cinéma. Le film de Claude Berri est donc une reprise d'un classique célèbre de la littérature française mais il n'a cependant pas l'exclusivité. D'autres versions filmographiques ont été proposées avant lui avec la naissance du cinéma : à commencer par, d'après Germinal : Grève» de Ferdinand Zecca en 1903, pays noir» de Lucien Nonguet en 1905, pays des ténèbres» de Victorin Jasset en 1912, puis «Germinal» d'Albert Capellani et le metteur en scène de théâtre André Antoine en 1913, suivi d'une version d'un réalisateur inconnu en 1920 présentée par les Braudy. [...]
[...] et enfin par la bande sonore brutale; une musique lyrique voire même symphonique alternera cependant pour les scènes extérieures. Son départ se fait sur les paroles d'adieu à la Maheude . C'est pas de ta faute, c'est la faute de tout le monde . et pourtant, elle a tout perdu, son mari dans les affrontements sanglants, son fils Zaccharie dans l'explosition du coup de grisou, sa fille Catherine d'épuisement dans la mine du Voreux. Lantier repart avec l'espoir insufflé par la Maheude : . [...]
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