Benjamin : "L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique"

Résumé du document

Fiche de lecture détaillée sur le texte de Benjamin L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique.

Extraits

[...] Une fois l'art affranchi de ses bases cultuelles par la reproductibilité technique, il perd à jamais tout semblant d'autonomie. Cela traduit un changement fonctionnel de l'oeuvre d'art. La question posée alors, était de savoir si la photographie était ou non un art. Cette question manquait l'essentiel, à savoir de comprendre les transformations que cette invention entraîne sur le caractère général de l'art. Ce fut la même mauvaise question qui fut posée à propos du cinéma. Elle engendra des réponses emportées : les théoriciens du cinéma conférant trop vite un caractère cultuel au film, c'est-à-dire une valeur sacrée et un sens surnaturel. [...]

[...] La relation empathique doit donc passer par la relation avec l'appareil. Le public en adopte donc l'attitude et fait passer un test, ce qui est très différent d'une attitude soumise à des valeurs cultuelles. B. L'acteur de cinéma lui-même perd son aura (chap. Au final, l'interprète ne présente pas au public un autre personnage, il se présente lui-même à l'appareil. Comme le souligne Pirandello dans son roman On tourne, l'acteur est en exil à la fois de la scène mais aussi de lui-même. [...]

[...] C'est dans le culte du souvenir des défunts que la photographie trouve un dernier refuge. Dans l'exposition d'un visage d'homme, l'aura nous fait signe. Mais dès que l'homme s'absente, la valeur d'exposition l'emporte (cf. les clichés d'Atget qui représentent des rues désertes de Paris, ils sont comme les lieux d'un crime, c'est-à-dire déserts). La légende devient indispensable, elle donne une directive à celui qui regarde. Dans le film cette directive est plus impérieuse encore, car la perception de chaque image est déterminée par la succession de toutes celles qui la précèdent. D. [...]

[...] Par principe, l'oeuvre d'art a toujours été reproductible. C'est sur cette reproductibilité même qu'était basée l'apprentissage de l'art. Mais la reproduction technique de l'oeuvre d'art, c'est-à-dire sa reproduction en série, est un évènement totalement inédit. C'est au début du XIXème siècle, avec la lithographie, que les techniques de reproduction atteignent un stade fondamentalement nouveau (elle permet la copie en série à un faible coût). Mais c'est surtout la photographie qui donne un tour inédit à la reproduction technique. Avec elle s'accélère le rythme de la reproduction des images. [...]

[...] L'acteur de cinéma lui-même perd son aura (chap. 3 C. Chacun peut légitimement revendiquer le droit d'être filmé (chap. 10) 4 D. Le cameraman : un chirurgien du réel (chap. 11) 4 IV. Vers une analyse de la perception des masses (chap à 15) 4 A. Deux attitudes opposées des masses : progressistes et rétrogrades (chap. 12) 4 B. Le cinéma : une révolution scientifique comparable à la psychanalyse (chap. 13) 4 C. Les trois lignes évolutives de la forme artistique (chap. [...]