On peut trouver les initiales dans les manuscrits européens datant du IVème au XVème siècle. Dès le début de cette période, le livre se présentait ordinairement sous la forme du codex, qui nous est toujours familier, et qui consiste en un ensemble de feuilles pliées et reliées, faites généralement de peau animale. En effet, à partir du deuxième siècle après Jésus-Christ, le codex avait fait tomber en désuétude le rouleau de papyrus de l'Antiquité.
L'enluminure est donc une pratique typiquement médiévale, répandue dans tous les pays d'Europe occidentale, consistant à décorer manuellement, par la peinture ou le dessin, un livre manuscrit. Manuscrit, d'ailleurs, signifie écrit à la main.
Débutant dans l'Antiquité tardive (IIIe-Ve siècle) avec des techniques rudimentaires, l'enluminure s'achève quelques temps après l'invention de l'imprimerie.
Le mot enluminure vient du latin lumen, lumière. Enluminer, c'est mettre de la lumière, c'est-à-dire de l'or, tel celui qui entoure la tête des saints ou du Christ et qui produit cette lumière divine. Enluminer, c'est tout simplement donner vie au manuscrit.
[...] Rien n'a changé dans sa construction, entrelacs en ruban aux articulations, têtes d'animaux d'où jaillissent les deux panses du B. Mais l'espace libre à l'intérieur de cette double arcature verticale est traité comme un seul et même champ où l'image peut s'inscrire : le visage de David est placé à la charnière des deux compartiments du de sorte qu'il peut prêter l'oreille à l'inspiration du Saint-Esprit, lequel descend du ciel sous la forme d'une colombe, qui ressemble plutôt à un cygne. [...]
[...] En même temps, dans différentes régions, cette tendance a placé l'enluminure dans la dépendance de la peinture monumentale. Dans des pays comme l'Italie, où l'enluminure n'a jamais été au premier rang des préoccupations, on en vient à des transpositions plus ou moins littérales du style monumental tandis que, en France ou en Angleterre, par exemple, où l'enluminure a sans conteste relevé du grand art, la confrontation avec les formes de représentation élaborées dans d'autres domaines artistiques a produit de nouvelles formes authentiques d'enluminure. [...]
[...] Ce David a été réalisé par le maître des figures bondissantes. On remarque la forme allongée de David et une certaine sinuosité de la ligne, peinte par le maître de la genèse. Dans la seconde image on remarque que David a exactement la même posture que sur la plaque d'argent, le thème a été repris par un artiste byzantinisant qui s'est rapproché du parti original hérité de l'Antiquité. Ici le lion a recraché l'agneau mais il ne ressemble plus à un lion mais plutôt à une sorte d'ours. [...]
[...] Des rinceaux encore, si typiques de l'art insulaire, se retrouvent dans l'épaisseur du renflement, à la place de ce qui pourrait être le buste de l'animal. En revanche, de façon surprenante, le renflement de la petite panse du celle du haut, ne donne lieu à aucune métamorphose de l'animal. C'est simplement le dos de la bête qui en forme l'arrondi. Nulle part on ne demeure dans le même univers d'objets, c'est partout une incessante métamorphose dans une succession infinie de boucles. [...]
[...] C'est grâce à ces contacts que des manuscrits enluminés carolingiens parvinrent en Angleterre. De telles initiales suggèrent aux artistes anglais une solution nouvelle pour combiner la forme de la lettre et le rinceau, et l'artiste du Psautier de Harley fournit avec la lettre B l'une des réponses parfaites à un problème particulier. Les artistes suivants continuèrent, durant une période couvrant plus de 200 ans, de reproduire cette solution, avec seulement de légères variantes. La solution apportée est d'opposer la forme architectonique, rigide du B monumental, dont l'encadrement doré souligne la forme aplatie, au dynamisme du rinceau aux multiples couleurs. [...]
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