L'histoire de la bande dessinée
bande dessinée, récit fondé sur la succession d'images dessinées, accompagnées le plus souvent de textes. La bande dessinée est un mode d'expression propre au XXe siècle, bien qu'il soit né antérieurement ; il se distingue nettement des genres narratifs qui lui sont pourtant apparentés, tels le roman ou le roman-photo.
Les bandes dessinées sont publiées sur des supports extrêmement divers : dans la presse généraliste, qui peut leur consacrer une fraction de page (une simple bande, que l'on appelle un « strip ») ou plusieurs pages — voire des suppléments spéciaux —, dans des magazines spécialisés, ou sous forme d'albums contenant une ou plusieurs histoires. Souvent humoristique, surtout à ses débuts (d'où son nom de « comics » en anglais), la bande dessinée s'est élargie aux genres les plus divers : l'aventure, le policier, l'espionnage, le western, le fantastique, l'érotisme, etc. Au cours du XXe siècle, elle s'est imposée comme le 9e art, aux côtés du cinéma (7e art) et de la photographie (6e art).
[...] Les années 1960 voient également l'émergence d'une multitude de « fans » de bandes dessinées, collectionneurs organisés qui montent des manifestations, publient des fanzines et établissent chaque année un argus destiné à surveiller la spirale des prix atteints par certaines éditions rares. On leur doit également l'apparition de librairies spécialisées, qui vendent aujourd'hui l'essentiel de la production du genre aux États-Unis L'âge adulte La contre-culture de l'Amérique des années 1960 donne le jour à un style underground, destiné exclusivement aux adultes. Ce mouvement anticonformiste libère la bande dessinée d'un certain nombre de tabous (notamment sexuels) et lui ouvre de nouveaux champs d'expression. L'underground apporte en effet à la bande dessinée son psychédélisme et sa vision particulière du monde. [...]
[...] De nombreux auteurs y ont fait leurs débuts, notamment Reiser, Wolinski, Gébé, Fred et Cabu. Au milieu des années 1970, le groupe Bazooka (Olivia Clavel, Loulou Picasso, Bernard Vidal, Moulieg, etc.), invente le concept de « dictature graphique » et permet un certain renouvellement des techniques utilisées par les auteurs de bandes dessinées (collage, « cut-up », etc.). Les publications du groupe (Bien dégagé sur les oreilles ; Activité sexuelle : normale ) déclenchent souvent des réactions virulentes, mais contribuent à la reconnaissance de l'« esthétique BD » dans d'autres domaines de la création : la publicité et le cinéma (Patrice Leconte, Marc Caro, Gérard Lauzier et Enki Bilal sont passés à la réalisation, Moebius a participé aux décors de nombreux films, notamment Tron, Alien et le Cinquième Élément), la musique pop (l'Affaire Louis Trio, Dennis Twist) mais aussi les arts plastiques, grâce à l'explosion de la figuration libre (Robert Combas, François Boisrond, les frères Di Rosa) à l'orée des années Revues et bande dessinée d'auteur Dans les années 1970, quatre revues importantes font leur apparition en France. [...]
[...] L'apparition d'un nouveau genre, le récit d'aventures, donne alors naissance à la bande dessinée réaliste. L'archétype du genre est peut-être l'adaptation d'un roman d'Edgar Rice Burroughs, Tarzan, seigneur de la jungle (Tarzan of the Apes, 1912), qui paraît en 1929 sous la forme d'un strip quotidien. Dessinée par Hal Foster, le futur créateur de Prince Valiant (1937), l'œuvre connaît un succès immédiat. Dès lors admis, le principe de la bande dessinée d'aventures donne lieu à toutes sortes de variations, mettant en scène des détectives justiciers (Dick Tracy, créé par Chester Gould en 1931), des magiciens dotés de pouvoirs extraordinaires (Mandrake, qui voit le jour en 1934 grâce à Lee Falk et à Phil Davis), des personnages de science-fiction (Buck Rogers, créé en 1929 par Philip Nowlan et Dick Calkins ; Flash Gordon, imaginé en 1934 par Alex Raymond et Edwin Balmer ; Brick Bradford, apparu pour la première fois en 1933 sous la plume de William Ritt et de Clarence Gray) ou des super-héros (Superman, conçu en 1938 par Jerry Siegel et Joe Shuster ; The Phantom, créé en 1936 par Lee Falk et Ray Moore) Les premiers albums Avant 1933, la réédition des bandes dessinées précédemment parues dans les journaux se fait sous les formes les plus diverses : de grands recueils quadrangulaires non reliés, des compilations au format allongé, ne présentant qu'une bande par page ; parfois, même, de minuscules livres reliés, avec une image unique par page. [...]
[...] Très vite, elles représentent le meilleur moyen d'entretenir un suspense au jour le jour, avec de nombreuses aventures à épisodes, telles Little Nemo in Slumberland de Winsor McCay, Wash Tubbs de Roy Crane, The Yellow Kid de James Guilford Swinnerton, Little Orphan Annie d'Harold Gray, ou encore Thimble Theatre d'E. C. Segar, dans lequel Popeye le marin fait sa première apparition en 1929. Cette activité se révèle rapidement une véritable manne financière. Les droits cédés à d'autres journaux, la création de jouets, de dessins animés, de spectacles radiophoniques inspirés des héros des illustrés, les licences de commercialisation de produits à leur effigie sont en effet des moyens rentables de multiplier les profits. [...]
[...] En 1938, l'éditeur belge Dupuis lance l'hebdomadaire Spirou, qui met notamment en scène le héros éponyme imaginé par Rob-Vel et Davine. À la même époque, en Italie, en Allemagne ou en Espagne, les créations nationales originales sont, comme en France, minoritaires par rapport aux créations américaines. En Grande-Bretagne, cependant, les années 1930 voient la naissance de plusieurs périodiques, comme The Midget (1931), Sunshine (1938) ou Bouner (1939) L'âge d'or C'est au tournant des années 1940 et 1950 que se développe une véritable école de la bande dessinée franco-belge. [...]
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