Les avant-gardistes russes, exceptées ses figures de proue, sont souvent méconnus du grand public, et leurs innovations restent aussi souvent très sombres. Peut-être d'abord parce que le terme d'avant-garde prête facilement à confusion. Avant tout, il semble donc primordial de délimiter le sujet et de l'éclaircir. En effet : « néoprimitivisme », « rayonnisme », « suprématisme », « constructivisme », « productivisme » sont seulement quelques uns des « –ismes » de l'avant-garde russe : un terme qui camoufle bien des expérimentations donc. La richesse de toute cette émulation artistique que connut la Russie essentiellement au cours des deux premières décennies du XXème siècle (les dates peuvent beaucoup fluctuer selon les partis pris) ne permet pas une approche exhaustive. Elle est un creuset où se confronteront les influences occidentales et l'esprit de « l'âme russe », pris dans des mécanismes d'attraction, d'assimilation, de synthèse ou de répulsion et de rejet total…. Dans un premier temps, nous verrons donc comment le terrain est préparé dès la fin du XIXème siècle et au tout début du XXème, pour permettre ces avancées. Nous étudierons ensuite le développement de l'avant-garde : les révolutions artistiques de la Russie, avant de terminer par la « fin », puisque les critiques donnent effectivement une « fin » à cette avant-garde : comment et pourquoi l'émulation cesse, quels sont les héritages laissés par les artistes, etc.… ?
Le dictionnaire définit un avant-gardiste comme « un précurseur par ses audaces (artistiques)». Plongeons nous dans l'histoire de l'art Russe afin d'y trouver justement ces audacieux… Le passage par la fin du XIXème sera obligé, car on y assiste à des avancées primordiales, qui ouvrent la voie pour l'avant-garde.
[...] La fin des avant-gardes est signée, donc. La doctrine du réalisme socialiste ramène les arts au point de départ de cette évolution du début du XXème siècle, effaçant tous les acquis de la création non objective : on retourne au réalisme social des ambulants Tout le travail de synthèse et la remarquable assimilation de l'art occidental combinée à un particularisme russe sont réduits à néant par un pouvoir qui mènera la Russie, comme on le sait, à la catastrophe. Une période d'avant-garde qui est définie dans le temps et qui est longtemps restée sombre donc. [...]
[...] Gray (dir.) : L'avant-garde russe dans l'art moderne, Thames & Hudson JC Marcadé, L'avant-garde russe, Flammarion 2007 E. Koftoune et A. Gaillard, L'avant-garde russe, Pakstone 2007 A. Nakov, Avant-garde Russe, ArtData 1986 Geyer, La Russie et les avant-gardes, Fondation Maeght 2003 G Conio, Constructivisme Russe tomes, L'Age d'Homme 1990 J Boissiel, Nathalie Gontcharova, Michel Larionov, ed. du Centre Pompidou G. [...]
[...] Mais il faut bien avouer que l'avant-garde Russe s'arrête ici. Ce n'est pas une conclusion essentiellement négative puisque les artistes ont été au bout de leur démarche ; mais on ne retrouvera pas la même émulation après la dispersion de 1924. Dès 1922, l'Allemagne attire beaucoup les russes, et le Bauhaus saura s'inspirer du constructivisme –tout comme De Stijl-. L'héritage russe est donc assez sombre, trop occulté par un pouvoir politique qui ne supportait pas cette agitation élitiste, loin des préoccupations sociales. [...]
[...] Le déclin de l'avant-garde (1917-1924) et ses héritiers 1. Productivisme et derniers groupes après les révolutions de 1917 Malevitch est dans une impasse après avoir peint en blanc sur fond blanc Rodtchenko s'en moquera avec le dernier tableau de 1921 et dira L'art est mort. Cessons notre activité spéculative Le domaine de la réalité est celui de la construction pratique Ainsi le constructivisme lui continuera, et des artistes comme Popova ou Exter continuent cette pratique de la dématérialisation du plan pictural (Exter, construction non- objective, 1923). [...]
[...] L'avant-garde russe au début du XXème siècle Les avant-gardistes russes, excepté ses figures de proue, sont souvent méconnus du grand public, et leurs innovations restent aussi souvent très sombres. Peut-être d'abord parce que le terme d'avant-garde prête facilement à confusion. Avant tout, il semble donc primordial de délimiter le sujet et de l'éclaircir. En effet : néoprimitivisme rayonnisme suprématisme constructivisme productivisme sont seulement quelques-uns des –ismes de l'avant-garde russe : un terme qui camoufle bien des expérimentations donc. La richesse de toute cette émulation artistique que connut la Russie essentiellement au cours des deux premières décennies du XXème siècle (les dates peuvent beaucoup fluctuer selon les partis pris) ne permet pas une approche exhaustive. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture