"Il n'y a d'empire qu'à parler d'empire sur le corps" dira en substance Lacan en évoquant le fait que le pouvoir sur soi-même passe par l'appropriation et la conquête du corps. Cette idée va inspirer l'art contemporain. En effet, le corps sans-cesse interrogé par l'art, va se voir transfiguré par cette idée de règne. Dès lors, comment les artistes contemporains vont-ils procéder pour s'approprier le corps ? (...)
[...] La photographie magnifie le corps. On peut donc penser que le corps fait de la photographie un art. Aujourd'hui encore le corps et la photographie se mélangent dans les clichés de Nan Goldin, ou même de Cindy Sherman. Le corps fascine et occupe une place de plus en plus importante dans l'art. Orlan fait de son propre corps une œuvre d'art, de façon certes narcissique, mais son travail démontre que le règne de l'image se fait aussi par le corps. [...]
[...] Les artistes contemporains et leur relation au corps. "Il n'y a d'empire qu'à parler d'empire sur le corps" dira en substance Lacan en évoquant le fait que le pouvoir sur soi-même passe par l'appropriation et la conquête du corps. Cette idée va inspirer l'art contemporain. En effet, le corps sans-cesse interrogé par l'art, va se voir transfiguré par cette idée de règne. Dès lors, comment les artistes contemporains vont-ils procéder pour s'approprier le corps? Afin de répondre à cette problématique, nous nous interrogerons dans un premier temps à l'omniprésence du corps dans l'art contemporain. [...]
[...] Des passants vont la voir, lui parle, lui raconte une histoire. Elle prend ainsi le risque de s'endormir auprès d'inconnus pas nécessairement bien intentionnés. Le corps dans l'art contemporain est appelé à être maîtrisé et pour maîtriser un corps, il faut régner dessus, en être le propriétaire. Or, pour posséder quelque chose, il faut créer des limites. Mais cette notion n'est pas dans la volonté de l'artiste car il sera toujours entrain de les dépasser. C'est pourquoi, le corps interrogé par l'art est si difficile à saisir. [...]
[...] Cet exemple a pour but de nous montrer l'importance du corps dans l'art contemporain. Un corps qui tient à nous appartenir et qui nous échappe. On comprend mieux alors pourquoi le corps se construit comme des liaisons d'opposés et comment il peut être à la fois puissant et fragile triomphant mais assujetti. Les artistes ne s'approprient pas le corps car ils créent des limites pour mieux les dépasser. Ainsi, le corps agit et réagit, permettant à l'artiste de créer et d'accroître l'empire de l'image. [...]
[...] L'artiste s'est approprié son corps, il l'a modelé afin de le mettre en image. Cependant, d'autres artistes ont la démarche inverse. Dès lors ils s'assujettissent à leur propre corps pour réaliser leurs œuvres. Ainsi, nous évoquerons l'expérience de Marina Abramovic qui était menacée par son compagnon, Ulay, d'une flèche pointée vers le cœur. Le moindre relâchement d'un muscle aurait pu être dramatique. De façon moins spéctaculaire, Roman Opalka réalise, depuis les années soixante une photographie de lui par jour, respectant la même position, le même cadrage et la même expression. [...]
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