L'impressionnisme est directement issu de l'esthétique naturaliste, comme le montre le tableau de Pissarro, Les toits rouges (H/t, 1877, Paris, Musée d'Orsay). Cette oeuvre, exécutée par Camille Pissarro (1830-1903) dans les environs de Pontoise, à l'époque où il peint aux côtés de Cézanne, a toutes les qualités d'un tableau impressionniste, si on l'analyse du point de vue de son ambition topographique et atmosphérique, sans oublier de prendre en compte ses couleurs et ses effets de lumière. Pourtant, Pissarro s'émancipe peu à peu de l'impressionnisme et oriente son art vers le post-impressionnisme, comme l'atteste une autre de ses oeuvres, ultérieure d'une dizaine d'années : La cueillette des pommes (H/t, 1886, Ohara Museum of Arts) (...)
[...] C'est ce que définit le peintre Maurice Denis en août 1890 dans ses Notes d'art de la revue Art et critique : Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées Ce programme défini par Maurice Denis se nourrit à la peinture de Gauguin, mais il puise aussi à l'admiration pour la peinture de Cézanne qui, dans le territoire d'Aix-en-Provence, entre les carrières de Bibémus Les Lauves et la Montagne Sainte-Victoire fait du paysage peint inlassablement et repris sans relâche, non plus un lieu physique, mais un support à des recherches purement plastiques et à des agencements de formes. De la sorte, la peinture est progressivement entrée dans l'ère de sa possible auto-référentialité. [...]
[...] Mais au mélange optique, Pissarro substitue la juxtaposition des teintes, sans recourir au mélange physique des pigments. Cette démarche est celle qu'appliquera avec une grande rigueur un autre peintre, considéré comme le fondateur du pointillisme : Georges Seurat (1859-1891). Ainsi, dans sa [ICO] Poseuse de dos Paris, Musée d'Orsay), on observe la mise au point par Seurat d'un procédé qui radicalise cette technique, en optant délibérément et systématiquement pour le pur mélange optique des couleurs (délégué au spectateur de l'œuvre), au détriment du traditionnel mélange physique des pigments qui est abandonné (par le peintre) = c'est le pointillisme, aussi parfois appelé divisionnisme par référence à la division de la touche en points, traits ou taches de couleurs il faut souligner ici la dimension proclamative de cette œuvre, qui est une sorte d'académie (un nu féminin posant), dont Seurat use pour mieux valoriser sa recherche formelle. [...]
[...] On comprend bien l'ambition de l'artiste qui s'empare d'un sujet multiple et dynamique, dont il s'emploie à transmettre une pure vision analytique. La démarche de Seurat doit être rapportée à son intérêt intellectuel pour les théories de Charles Henry sur la dynamique expressive intrinsèque des lignes. Enfin, Le Cirque possède une particularité liée à son cadre, peint selon la technique même du pointillisme et dans la teinte dominante bleue du tableau, où certains éléments de la composition se prolongent comme en ombres = Question du cadre (peint) comme limite (repoussée) de la peinture. [...]
[...] L'impressionnisme est directement issu de l'esthétique naturaliste, comme le montre le tableau de [ICO] Pissarro, Les toits rouges Paris, Musée d'Orsay). Cette œuvre, exécutée par Camille Pissarro (1830-1903) dans les environs de Pontoise, à l'époque où il peint aux côtés de Cézanne, a toutes les qualités d'un tableau impressionniste, si on l'analyse du point de vue de son ambition topographique et atmosphérique, sans oublier de prendre en compte ses couleurs et ses effets de lumière. Pourtant, Pissarro s'émancipe peu à peu de l'impressionnisme et oriente son art vers le post- impressionnisme, comme l'atteste une autre de ses œuvres, ultérieure d'une dizaine d'années : [ICO] La cueillette des pommes Ohara Museum of Arts). [...]
[...] C'est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole : évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d'âme, ou, inversement, choisir un objet et en dégager un état d'âme, par une série de déchiffrements L'œuvre est donc le lieu d'une surcharge et d'une expressivité qui, schématiquement, fondent deux tendances distinctes (qui peuvent parfois s'associer et se confondre dans une même œuvre) : la surcharge par l'iconographie (Gustave Moreau, Arnold Böcklin ) ; la surcharge par les formes (Gauguin, les Nabis L'une comme l'autre de ces pratiques relèvent du symbolisme. Le symbolisme produit par le choix des sujets a souvent été qualifié de peinture littéraire selon une appréciation ambivalente, sujette à discussions : était-ce l'aveu d'une faiblesse ou au contraire la marque d'une promesse de rénovation ? Gustave Moreau (1826-1898) fut parmi les artistes dont la fortune critique fut le plus marqué par cette accusation. [...]
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