Selon la majorité des historiens, Jacques-Louis David et Louis Napoléon Bonaparte se sont rencontrés le 10 décembre 1797 pendant la réception qui fêtait le retour d'Italie du général victorieux. A cette date où la terreur révolutionnaire est encore dans tous les esprits, l'arrivée de Napoléon permet de grands espoirs. David est immédiatement fasciné par cet homme qui semble si bien incarner ses idéaux révolutionnaires. Napoléon quant à lui voit en David celui qui grâce à son talent pourra illustrer ses actes et faire connaître à l'Europe entière la hauteur de ses ambitions. Afin de mieux comprendre leurs relations, nous verrons en quoi, malgré un parcours difficile, David est un artiste exceptionnel et de quelle manière Napoléon envisage l'art..
[...] Le peintre, habitué aux sujets antiques a donc trouvé en Napoléon son héros des temps modernes. Napoléon qui a selon l'artiste le souffle épique de la victoire militaire va pouvoir être mis en scène comme les héros antiques que David représentait jusque là. Malgré toutes les difficultés de paiement que le peintre va connaître, il ne reproche rien à Napoléon, [son] véritable mécène Déçu par la tournure absolutiste que prend le pouvoir, David déclare : j'ai toujours pensé que nous n'étions pas assez vertueux pour être républicains Mais si David conçut des doutes ou des critiques à l'égard du régime, il les garda pour lui ou entre les murs de son atelier. [...]
[...] En 1812, il exécute son dernier portrait de Napoléon pour Alexander Douglas. Enfin, la remise des insignes de commandant de la légion d'honneur par Napoléon en 1815 sera l'occasion de leur dernière rencontre. La collaboration entre le peintre et l'empire français est terminée. Nous avons pu le constater à travers ce travail, les relations aussi conflictuelles soient-elles entre Jacques-Louis David et Louis Napoléon Bonaparte ont été très enrichissantes pour la France, aussi bien d'un point de vue historique que d'un point de vue artistique. [...]
[...] Ses cendres seront rendues à la France le 15 Décembre 1840, elles reposent aujourd'hui aux Invalides. L'empereur a un sens personnel de la propagande. Il met au point son système publicitaire pendant la révolution. Napoléon voit l'art comme un instrument politique à son service et réussit à s'imposer incontestablement dans le domaine de l'art et de la mode. En réalité, l'empereur avait peu de connaissances en matière artistique mais il feignait de s'intéresser aux arts pour des raisons politiques, afin de montrer son ouverture d'esprit. [...]
[...] Même si finalement, la bienveillance de Napoléon Ier s'est surtout marquée par des gestes symboliques. Lorsque David rencontre le futur empereur, il a une cinquantaine d'années, il se sent alors à l'aurore d'une nouvelle vie. Napoléon désire réformer l'administration de l'art, David prépare donc un projet. Le peintre propose de confier la surveillance de tout ce qui concerne les arts du dessin à une seule personne : conservateur des monuments nationaux, manufactures et arts. Le peintre va rêver de ce titre tout au long du consulat et de l'empire Il refuse en Février 1800 le titre de peintre du gouvernement car il espère plus. [...]
[...] Tout en respectant les moindres désirs de Napoléon il gardera sa propre autonomie artistique et ne se livrera pas à une déification. Le but premier dans la peinture de David est de montrer les fastes de l'empire mais employer le terme de propagande n'est pas tout à fait exact puisque aucun emplacement n'est prévu pour les tableaux de David. S'il y a donc propagande, nous pouvons constater qu'elle est mal organisée. Durant les onze années qu'a duré l'empire, Jacques-Louis David a été particulièrement productif. La très grande majorité de son travail a alors concerné l'empereur et son œuvre. [...]
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