La question de la moralité de l'art est à nouveau sur la sellette. Et la question est : l'art peut-il s'élaborer hors de tout horizon moral ? « Peut-il », c'est-à-dire en a t'il le droit, mais aussi en a t'il la possibilité ? En fait, l'art a t'il des responsabilités morales envers la société ? A moins que l'art et l'artiste ne soient encore libres et, avec eux, le public
[...] Le problème est donc de trouver quelles sont les limites de l'art ainsi que celles du pouvoir répressif de la société. Cette relation ambiguë entre art et société, qu'Hannah Arendt approche dans son ouvrage La crise de la culture, semble être donc encore à définir. [...]
[...] Mais dans tous les cas, l'art est étroitement lié à la morale dans la société. Or, si la société impose à l'art un horizon moral, elle l'impose du même coup à l'artiste : celui-ci est le seul responsable de ses œuvres, et donc de ce qu'elles transmettent. Vivant dans son temps, il est totalement imprégné du contexte social, moral, etc., et ce contexte influe fortement sur ses créations. De fait, la production d'un artiste français au 17e siècle est radicalement différente de celle d'un artiste américain contemporain. [...]
[...] Précisons que toutes ses œuvres sont considérées comme autant de provocations et de détournements de la morale. Cette relativité s'applique aussi aux photos, par exemple, qui seront censurées dans certains pays et pas dans d'autres. Ceci pose donc un problème : celui du libre-arbitre et de la responsabilité du spectateur. Car les gens qui décident de censurer ou non les œuvres représentent une minorité qui a la charge de déterminer ce qui est bon ou pas pour la majorité. Certes, on peut estimer que certaines œuvres sont choquantes, et qu'il serait de très mauvais goût ou même inadmissible de les présenter au public. [...]
[...] Quand elle parade, l'art doit se taire : on retire des œuvres des musées et des radios, on demande aux artistes, au nom de la morale, de respecter la douleur des familles endeuillées, de ne pas critiquer les Etats-Unis, de ne pas parler d'avions, bref de ne pas prendre le risque de choquer. La question de la moralité de l'art est à nouveau sur la sellette. Et la question est : l'art peut-il s'élaborer hors de tout horizon moral ? Peut-il c'est-à-dire en a t'il le droit, mais aussi en a t'il la possibilité ? En fait, l'art a t'il des responsabilités morales envers la société ? A moins que l'art et l'artiste ne soient encore libres et, avec eux, le public. [...]
[...] Celui-ci disséquait des cadavres afin de les prendre pour modèles, ce qui était répréhensible du point de vue de la morale. Cependant, la qualité de ses planches était reconnue ainsi que leur vertu instructive, si bien que ces œuvres ne furent nullement censurées. Par ailleurs, l'art peut passer outre la morale, et même il le doit, d'une certaine façon : il se doit de toucher le spectateur, de provoquer en lui des émotions, de le faire réagir, sans quoi il n'est que purement décoratif, et donc inutile. [...]
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