L'art musulman, que certains préfèrent qualifier d'« islamique », est probablement un concept issu de l'époque coloniale. En effet, si l'on prend le terme à la lettre, le domaine couvrirait une période qui va de 622 de notre ère jusqu'à l'heure actuelle et un territoire qui s'étend de l'Atlantique au Pacifique, à la fois sur l'Europe, l'Afrique et l'Asie, comprenant des milieux aussi différents que le Mali, la Bosnie ou les Philippines ; on constate alors facilement que cette appellation a quelque chose d'aberrant. Dans la pratique, l'essentiel des manuels d'art musulman se concentre sur le monde musulman central, région qui comprend - outre l'Arabie primordiale - la Syrie-Palestine, l'Irak, l'Iran, la Turquie, les républiques d'Asie centrale, occasionnellement le sous-continent indien, et vers l'ouest, l'Egypte, l'Afrique du Nord et l'Espagne (...)
[...] L'installation de la première dynastie califale à Damas (califat omeyyade, 661-750), sur une ancienne province romaine devenue byzantine implique de facto une profonde imprégnation de ce premier art musulman par le substrat de culture romano-byzantine. On peut d'ailleurs noter que l'islamisation de la Syrie-Palestine se faisant assez lentement, la présence d'artistes et d'artisans chrétiens travaillant au service du nouveau pouvoir en place est certainement importante. A l'apport romano-byzantin s'ajoute celui de l'autre grande puissance, rivale acharnée de l'empire byzantin : le monde iranien des Sassanides. L'art omeyyade se révèle ainsi, dès ses premières réalisations (Dôme du Rocher à Jérusalem, 691) comme une synthèse hétéroclite de ces héritages antiques transmués en un langage artistique nouveau. [...]
[...] Dans le cas de ce dernier, on parle de renaissance persane Au cours du XIème siècle, les invasions turques des Seljoukides et des Karakhanides, dans le monde musulman oriental, viennent ajouter à la diversité ethno-linguistique. Pratiquement au même moment, l'Occident musulman subit les invasions berbères, si bien que dès la fin du siècle, la grande majorité des états musulmans est gouvernée par des princes non- arabes. Bien sûr, la langue arabe garde son statut de langue de religion puisque le Coran a été révélé dans cette langue ; on la trouvera donc dans les diverses copies du Coran, bien entendu, mis aussi dans l'épigraphie monumentale, qui prend, à cette époque, un certain essor. [...]
[...] Sans évoquer les différentes écoles juridiques du rite sunnite, il suffit de constater les divergences profondes entre ces derniers et les chiites pour comprendre qu'une telle unité est illusoire ; pourquoi en serait-il autrement pour l'art ? [...]
[...] L'art musulman ? L'art musulman, que certains préfèrent qualifier d'« islamique est probablement un concept issu de l'époque coloniale. En effet, si l'on prend le terme à la lettre, le domaine couvrirait une période qui va de 622 de notre ère jusqu'à l'heure actuelle et un territoire qui s'étend de l'Atlantique au Pacifique, à la fois sur l'Europe, l'Afrique et l'Asie, comprenant des milieux aussi différents que le Mali, la Bosnie ou les Philippines ; on constate alors facilement que cette appellation a quelque chose d'aberrant. [...]
[...] Les arts mineurs de cette époque, qu'il s'agisse de céramique, de métal ou des arts du livre, sont encore largement méconnus, le nombre de fouilles archéologiques étant encore, à l'heure actuelle, assez limité. La période du califat ‘abbâsside (750-1258) comprend notamment l'âge d'or du monde arabe le IXème siècle, qui s'inaugure avec le règne du calife Harun al-Rachid mais est également marquée par l'éclatement de l'empire. Dès 756, l'Espagne à la tête de laquelle se trouve le rescapé du massacre des Omeyyades a pris son autonomie ; l'Ifriqiya (actuelle Tunisie) se détache de la tutelle califale au début du IXème siècle, avec la proclamation de l'émirat aghlabide. [...]
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