L'image et la culture visuelle au Moyen-âge

Résumé du document

Les historiens préfèrent parler d'images médiévales plutôt que d'art pour ne pas projeter sur le Moyen-âge des notions de l'art dès la Renaissance.

Il y a eu le temps des cultes et des images : oeuvres liées à la conception et aux manifestations culturelles : la dimension esthétique n'étant pas centrale (...)

Extraits

[...] Le fond or des miniatures et des retables reçoit des figures hiérarchisées et réparties sur cette surface par leur taille, leur place, leur degré d'immobilité et leur coloration. Les représentations ne visent pas à être réalistes mais se conforment à des codes symboliques. Il s'agit de représenter l'absent ou l'invisible. L'image n'est donc pas la représentation de la réalité sensible. La culture visuelle de l'image au Moyen Age est composée de couleurs saturées ( = pures ) qui s'opposent à la grisaille quotidienne. Les sculptures et les vitraux sont également considérés comme des images. [...]

[...] Certaines œuvres n'étaient donc pas faites pour être vues. Une image peut exprimer la dévotion, la préparation spirituelle à la mort et laisser une trace du commanditaire de l'œuvre. Voir : Simone Martini, Le polyptyque de Sainte Catherine (1319 à Pise, Italie). Piero della Francesca, Polyptyque de la Miséricorde (1460). Grunenwald, Retable d'Issenheim. Pour conclure, nous pouvons donc affirmer que l'image médiévale est un lieu spécifique d'expérimentation des représentations du monde, des relations avec le divin et de mise en jeu des rapports sociaux. [...]

[...] La culture médiévale a su créer un lien subtil entre la figure et le fond. La notion médiévale d'imago s'applique aussi aux images mentales de la méditation, des rêves, aux visions (images matérielles) La valeur anthropologique de la notion d'imago dans le Christianisme : l'Homme fût créé à l'image et à la ressemblance de Dieu et le mystère central de l'Incarnation fait du Christ l'image du Père Céleste. Il en résulte une profonde relation entre l'homme, le Christ et Dieu le père. [...]