Art Contemporain, Yasmina Reza, provocations des artistes, art moderne, subjectivisation, esthétisation
L'art contemporain, particulièrement en France, se retrouve régulièrement au cœur de vives polémiques. L'exposition « Murakami Versailles » visant à exposer des œuvres contemporaines dans un univers classique en fût l'une des dernières représentation. (septembre 2010). Les critiques sont passionnées, acerbes, « c'est nul, du grand n'importe quoi… ». Il fait souvent l'objet d'une incompréhension profonde du public. Les prix élevés qu'atteignent certaines œuvres contemporaines semblent tout à fait disproportionnés aux regards de ce qui est donné à voir. C'est d'ailleurs l'objet de la pièce de Yasmina Reza « Art », au cours de laquelle trois amis discutent du prix de l'œuvre que vient d'acheter l'un des acteurs.
[...] Discours anti-art venant du milieu artistique lui-même. Le beau ayant déserté la sphère artistique, l'art n'est plus l'art. Front anti-art pas uni les conservateurs, les traditionalistes, nostalgiques du Grand Art, les progressistes hostiles à la célébration d'un nouvel art officiel, institutionnalisé sous l'égide de l'État, droite réactionnaire, qui milite en faveur de la restauration des valeurs du passé. Les critiques sont plus souvent idéologiques et politiques qu'esthétiques. Voir p 163 sur les questions de fond Malentendus des années 90 = déficit de discours théorique sur l'art d'après Nicolas Bourriaud dans L'esthétique rationnelle Il convient d'établir un nouveau lien social entre l'artiste et le public à l'opposé du tourisme culturel superficiel et consumériste. [...]
[...] Par ailleurs, la stratégie de provocation semble avoir atteint ses limites, par quoi sera-t-elle remplacée ? Pour aller au-delà de la critique : Dans l'art après la philosophie, Joseph Kosuth considère que l'art occidental doit s'interroger sur sa propre nature. Il ne peut continuer à exister que s'il se distingue radicalement des autres activités humaines. Il n'existe que pour lui-même. L'art ne revendique que l'art. L'art est une définition de l'art Il est prétexte à une réflexion, à une conceptualisation, à une activité spéculative qui priment sur les objets matériels présentés au public. [...]
[...] La reconnaissance internationale est primordiale. Un artiste local est rarement qualifié de contemporain. Cette reconnaissance conditionne une notoriété minimale auprès du monde de l'art et des circuits officiels, institutionnalisés. L'art contemporain s'implique dans la vie quotidienne, s'insère dans l'environnement, contribue à la transformation de l'espace public. Il suppose l'adoption d'attitudes, de postures artistiques où les concepts, les mots et les discours tiennent une place importante : surtout quand il y a peu ou rien à voir, à toucher ou à sentir. [...]
[...] L'appréciation de l'art devient donc une question de goût, de sensibilité, de sentiment et de plaisir, catégories qui depuis l'Antiquité se trouvaient fortement dévalorisées dans la culture occidentale (pensons par exemple à Platon ou au christianisme), en même temps qu'elles se trouvaient opposées à la raison ou au domaine de l'intelligible. L'art moderne met en doute la rationalité du Beau et des critères esthétiques. Ainsi, l'esthétique devient une expérience rigoureusement idiosyncrasique, c'est-à-dire purement relative à l'individu, rétive à toute possibilité de communication. Là se trouvent réunies les conditions d'une soustraction de cette expérience du champ de ce qui est discutable et argumentable. [...]
[...] C'est une merde par rapport à quels critères ? réflexions d'Arthur Danto (philosophe et critique d'art américain) P 162 : époque de pluralisme profond et de tolérance complète Disparition des critères esthétiques, fin de l'esthétique. La plupart des critiques se fondent sur une appréciation classique. Les critères du 18e siècle et 19e permettaient de tracer une frontière entre ce qui est art et ce qui ne l'est pas. Flint Schier fait référence à des catégories et modes d'expérience traditionnels qui reposent sur la contemplation ou la méditation que suscite la beauté déclarée, attestée par les canons stricts et authentifiés par l'Académie et les Salons. [...]
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