En 1972, dans la Postface à Six Years : The Dematerialisation of the Art Object from 1966 to 1972…, Lucy R Lippard fait le bilan de l'art conceptuel. A partir de son commentaire, il est possible d'analyser les enjeux et les perspectives de « l'art des idées ».
[...] L'interrogation est donc inscrite dans l'œuvre. One and Three Chairs de Joseph Kosuth en est l'exemple type : la chaise montrée à tous points de vue, réelle, représentée (par la photographie), sémantique (par la définition). Ici un fragment du réel est annexé par l'art, l'art ne renvoyant qu'à la réalité. L'œuvre produite contient son objet et se contient à lui, de manière tautologique. Il s'agit de nous montrer comment nous construisons la réalité : par l'objet réel et son contact, par le langage et par la représentation qui en fixe la forme. [...]
[...] Commencement du contemporain tout autant que dorénavant le champ d'action offert à l'art s'avère illimité. Aujourd'hui, la question de qu'est ce que l'art reste d'actualité et les artistes continuent à utiliser des activités artistiques diverses. L'art évolue avec les nouvelles technologies, ainsi un nouvel art se développe, l'art numérique. Celui-ci pas encore tout à fait reconnu par les critiques, ni représenté au marché de l'art. Pourtant il est en pleine évolution et ne cesse de dévoiler de nouveaux questionnements. [...]
[...] Cela étant que l'art conceptuel cherche à produire du sens de même que la critique. Hors celle- ci n'utilise que le texte contrairement à l'art conceptuel qui utilise le langage sous toutes ses formes. Ainsi, il est plus apte à se remettre en question lui-même que par les critiques. Ici on pourrait penser que l'art conceptuel est dans une impasse alors que bien au contraire, il s'ouvre sur une infinité de propositions puisqu'il s'agit sans cesse de recherches, d'analyse, de re-définition Grâce à ces questionnements, l'art conceptuel se remet en question de lui-même. [...]
[...] L'art devient idée, il s'agit de penser l'art plus seulement de le concevoir en termes d'objet. Ce qui est important, c'est l'idée, la réflexion, l'objet n'est plus qu'un détail, il n'est plus nécessaire. La dématérialisation peut aussi être l'art en tant qu'action, c'est à dire que la matière de l'œuvre devient énergie, mouvement, le temps, une réalité dynamique, un processus physique ce qui fait que l'œuvre devient inséparable de l'environnement non artistique. A ce moment, il s'agit de l'art en tant qu'idée, celui-ci pouvant se passer de la réalisation de l'objet, les artistes utilisent donc le langage, celui-ci peut prendre place dans tout support écrit. [...]
[...] Ainsi il limite les échanges possibles avec les autres disciplines. En effet, ce qu'il dit, revient au même que de dire que seul les artistes peuvent faire de l'art et que d'ailleurs on le reconnaît parce que c'est un artiste qu'il la fait. L'art conceptuel représente un tournant dans l'histoire de l'art du XX ème siècle. Il achève l'art moderne et ouvre les voies à l'art contemporain. Achèvement de la modernité, tandis que l'œuvre devient autonome et tautologique, signe éminent de la gestion symbolique de l'art par lui-même. [...]
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