L'abbaye, fondée au VIIe siècle, sous l'impulsion sans doute de l'évêque de Cahors, saint Didier (630-655). Selon une pieuse légende entretenue par les bénédictins (soucieux du prestige de leur abbaye) celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Moissac peut être considéré comme l'un des nombreux monastères établis en Aquitaine, avec l'appui de souverains mérovingiens (tel Dagobert ou son fils Clovis II) (...)
[...] L'espace central était libre de toute construction, a l'exception de la fontaine de l'angle nord-ouest. II) Les figures des piliers Le décors couvre d'abord les piliers. Huit des douze apôtres, identifiés par des inscriptions, en bas-relief de grande taille, quatre groupe de deux apôtres: Pierre et Paul au sud-est Jacques et Jean au nord-est Philippe et André au nord-ouest Barthélémy et Matthieu au sud-ouest St Jacques St Pierre Un neuvième apôtre, Simon, est représenté sur le pilier central de la galerie occidentale, au revers de l'inscription commémorative. [...]
[...] Marcel Durliat explique d'ailleurs le pourquoi de ce style: Le personnage roman n'entre dans l'architecture religieuse, qu'avec une mission d'ordre surnaturel. [ . ] La sculpture romane a troqué la vraisemblance objective contre le mystère du sacré et elle fait participer ses figures à une vie qui est celle de Dieu Le choix des apôtres Les apôtres sont vêtus d'une tunique identique et d'un manteau, à l'exception de Jacques le Majeur qui porte une chasuble (allusions aux évêques de Compostelle?). [...]
[...] Les reliefs de chacun des angles sont vraiment conçus comme une paire; l'un des apôtres est imberbe et l'autre est barbu. Barthélémy et Matthieu s'avancent sur leur jambe gauche et leurs pieds sont nus, Pierre et Paul ont la même attitude générale et sont au contraire chaussés de sandales, Jacques et Jean prennent tout deux appui sur la jambe la plus proche de l'angle et leurs pieds nus reposent sur des degrés, enfin André et Philippe ont les mêmes plissés verticaux sur le torse et portent des chaussures bases et souples. [...]
[...] Durand de Bredons, un proche de saint Odilon, devient le nouvel abbé de Moissac. Il a pour mission, de relever les bâtiments qui menacent de s'effondrer. Une façon aussi pour Cluny de s'implanter dans le Sud-Ouest. Le choix de Moissac comme étape majeure sur le chemin de Saint- Jacques-de-Compostelle, entraîna une brillante renaissance spirituelle et artistique. Avec Durand de Bredons (1048-1071), en même temps évêque de Toulouse, débuta l'âge d'or du monastère qui étendit ses possessions dans tout le Midi languedocien et jusqu'en Espagne. [...]
[...] Sur l'arcade qui l'encadre une inscription rappelle que le personnage fut à la fois abbé de Moissac et archevêque de Toulouse. La sainteté reconnue de son prédécesseur justifiait-elle l'effigie de Durand dans le cloître? L'intention est toute autre et beaucoup plus ambitieuse: il s'agit d'une réaffirmation de l'idéal clunisien, la représentation en pied sur le pilier médian, l'élève au rang des apôtres figurés: le collège apostolique est le modèle idéal proposés aux moines sous la direction de l'abbé. Ainsi les moines de Moissac entendaient semble- t-il affirmer la prétention de l'ordre monastique à perpétuer la communauté sainte instituée par les apôtres après l'Ascension du Christ. [...]
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