A la fin du XVème siècle et au début du XVIème siècle, trois grandes figures dominent l'art en Italie centrale : Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël. Giorgio Vasari et Ascanio Condivi, et à plus forte raison les historiens de l'art des générations suivantes, ont vu dans ces trois artistes l'accomplissement de l'art de la Renaissance. Une période courte, entre 1490 et 1530, la Haute Renaissance, a vu ce que l'on peut appeler l'apogée de la Renaissance. Et même, pour beaucoup, la mort de Raphaël en 1520 marque déjà la fin de cette apogée. Comment expliquer que les historiens de l'art, les penseurs de cette époque, les artistes aussi voient ces quelques années comme l'accomplissement de leur idéal artistique ? Où trouver concentrées les plus belles réalisations de cette époque. A Rome et dans la chair même de Rome avec la présence de Raphaël et de Michel-Ange dans la ville éternelle à partir de 1505-1508. Rome, c'est aussi une partie du domaine temporel de l'Eglise qui comprend la Campagne romaine, le Patrimoine de Saint-Pierre autour de Viterbe et d'Orvieto, la marche d'Ancône à laquelle sont joints la ville et le comté d'Urbino, la Romagne, la ville et le comté de Bologne, à quoi s'ajoute l'enclave de Bénévent dans le royaume de Naples. L'autorité pontificale et par là même l'Eglise veut affirmer son pouvoir temporel sur ce territoire, et comment mieux le faire qu'en affirmant sa puissance dans la ville où se tournent tous les regards et tous les beaux esprits à savoir Rome. Ce sera le rôle de Raphaël et de Michel-Ange de manifester ce désir de puissance et de le concrétiser dans leurs réalisations. Il va donc falloir se demander quelles ont été ses réalisations et quels sens il faut leur donner. Quelle influence leurs œuvres ont-elles eu sur la ville ? Quels ont été leurs apports dans l'histoire de cette cité. Dans un premier temps, il va falloir comprendre dans quel contexte les œuvres de Raphaël et de Michel-Ange ont été réalisées. Ce qui nous amène à examiner ensuite les œuvres de Raphaël et celles, contemporaines, de Michel-Ange. La mort de Raphaël marque un tournant et laisse Michel-Ange seul face aux papes et à la ville : nous étudierons enfin quels ont été les développements ultérieurs de l'œuvre de Michel Ange à Rome.
[...] La Via Pia est plutôt une scène dont la Porta Pia serait la coulisse. L'inspiration pour ce projet provient de la tradition du théâtre antique. Conclusion Michel-Ange et Raphaël, grâce à leurs talents d'artiste total, ont permis à l'autorité pontificale de s'exprimer dans la Rome de la Renaissance. Mais surtout, ils ne se sont pas seulement mis au service d'un pape et de son pouvoir politique, mais ils se sont mis au service d'une cité : en intégrant son passé, son présent et même son avenir dans leurs œuvres, ils ont permis à celle-ci de retrouver son histoire et de lui redonner une place prépondérante dans la civilisation occidentale. [...]
[...] C'est seulement le début du concile de Trente (13/12/1546, objectif : revigorer l'Église catholique pour surmonter le schisme luthérien) qui marquera une nouvelle prise de conscience de l'Église. Dans la crise déclenchée par le mouvement de la Réforme, la représentation de la culture humaniste et du pouvoir politique des papes, même si ce dernier se trouve justifié par le vocable magnificenza, en tant qu'instrument de la renovatio de la ville, devient un argument contre la papauté. Pendant quelque temps, l'Église se préoccupera, en premier lieu, de la sécurité de son État., et remettra à plus tard la coûteuse exhibition de soi-même. [...]
[...] Au théâtre, le pape deviendra, au sens figuré, premier spectateur et premier acteur. L'otium, le loisir, reçoit ainsi une signification politique. Avec son projet pour le Palazzo Branconio d'Aquila, Raphaël réinterprète la renovatio Romae (1518-1519). Il transforme les règles et les modèles hérités de la Renaissance classique. Raphaël déplore chez Vitruve et chez Bramante l'absence de richesse décorative des matériaux. Le luxe des matériaux, la complexité de la composition et la richesse décorative de la façade colorée font de ce palais l'expression unique de la vie fastueuse de Rome sous Léon X. [...]
[...] Mais Léon X ne porte pas autant d'intérêt aux travaux que Jules II et les travaux se prolongèrent sans que Raphaël ait le temps de les marquer véritablement de son empreinte. o L'esthétique de la villa avec la Villa Madama et le Palazzo Branconio d'Aquila Le talent de Raphaël comme architecte va pouvoir pleinement s'exprimer dans la villa qui ressuscite un modèle de construction hérité de l'Antiquité. La villa est peut-être de tous les édifices celui qui requérait un projet global auquel architecte, peintres et sculpteurs étaient étroitement associés. [...]
[...] Cette Rome antique avait permis, préparé, aidé l'épanouissement de la religion chrétienne. Grâce à elle, la foi dont le pape avait la garde avait pu coïncider avec la civilisation occidentale. On voit que la prétention au pouvoir, tant spirituel que temporel, qui caractérise l'Église et la papauté dès la fin du XVe siècle et durant le XVIe siècle trouve son expression dans l'affirmation de la coïncidence historique et actuelle des deux Rome. Giulio Della Rovere est nommé pape sous le nom de Jules II, en 1503. [...]
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