Le terme mosaïque vient du latin musivum opus ; né à Rome au Ier siècle avant notre ère, il désignait tout d'abord les mosaïques qui ornaient les grottes naturelles ou artificielles et les fontaines de forme architecturale. Consacrées aux muses, ces lieux de repos étaient appelés musea, d'où le nom de leur décor par la suite; le terme a été appliqué aux mosaïques murales en général ; à la période moderne, le terme a été étendu à la technique. La mosaïque exige des équipes d'ouvriers spécialisés et une préparation technique et matérielle minutieuses. Faite de petits cubes de matière dure, elle est appliquée aux sols, aux murs et aux voûtes ; elle est résistante et fait l'objet d'une quasi industrialisation au début de notre ère, d'autant plus qu'elle s'adapte aux formes architecturales, aux goûts des commanditaires, à leurs budgets, variant ainsi du pavement monochrome au tapis figuré complexe. Il est à noter qu'en tant qu'expression artistique, la mosaïque a la spécificité de faire la distinction de ses parties tout en étant un tout organisé donnant un sens à ces parties. Chaque cube est donc indépendant mais ne prend un sens que par rapport à la composition globale. Les artistes se sont joués de ce paradoxe et ont souvent essayé de rendre leur art pictural ; ainsi, le vocabulaire utilisé pour décrire et analyser les mosaïques sera parfois celui de la peinture (...)
[...] Les muses, également sont souvent représentées, sous forme de bustes. Comme les saisons : Calliope (Poésie épique), Uranie (Astronomie), Polhymnie (Pantomimes), Terspychore (Danse), Erato (Poésie lyrique orale), Melpomène (Tragédie), Clio (Histoire), Euterpe (Joueurs d'autos), Thalie (Comédie). Filles de Jupiter et de Memoire-Mnémosyne, elles détiennent les formes de la culture. Souvent accompagnées d'Apollon, elles sont parfois représentées sur les tombeaux, afin de montrer la culture du défunt (cf Les neuf Muses, El Jem). On dépeint également le Sommeil d'Endymion et la Lune, Ganymède, Pégase, les Nymphes, les personnages d'épopée . [...]
[...] Ce motif semble avoir été introduit en Afrique par les Phéniciens. De même, le motif de l'affrontement n'est ni romain ni africain ; on parle d'affrontement à propos de deux motifs identiques qui s'ordonnent affrontés de part et d'autre d'un sujet axial : un arbre, une fleur, un autel, un vase, un animal. Une mosaïque de Thysdrus, dans le triclinium de la Maison de la Procession Dionysiaque_ présente deux lions disposés de part et d'autre d'un sanglier afin d'en faire leur repas. [...]
[...] Le tableau du haut représente une scène de sacrifice. Un bouc est tiré vers l'autel par un satyre, tandis que Dionysos barbu, accompagné d'un jeune servant, s'apprête à célébrer la fête des Lénéennes ; cette cérémonie orgiastique avait lieu à la fui de l'hiver pour consacrer l'approche du printemps et le renouveau espéré de la végétation. La quatrième scène, à droite, figure l'un des instants de l'initiation au culte dionysiaque : une femme ailée détourne la tête, comme aveuglée par une vision divine insoutenable, devant le phallus que dévoile pour elle une ménade agenouillée. [...]
[...] Il existait de même tous les opus qu'il existait à, Rome. Les artistes pratiquèrent aussi beaucoup la vue en plongée qui donne un effet d'optique qui, combiné à la décoration des murs souvent disparue et à la disposition des pièces et des colonnades, donnait une palette de nuances et de dégradés, un illusionnisme pictural, une perspective. On peut ainsi citer l'exemple de la Mosaïque de la Jonchée de Cherchel : ce pavement en trompe-l'oeil figure un sol jonché de branches de lamier, de petites fleurs et de pétales de roses blanches, roses et jaunes. [...]
[...] Les commanditaires évoquent par le même biais les spectacles qu'ils offrent. Un autre pavement d'El Jem célèbre sous le nom de Banquet costumé montre des personnages festoyant ; ce sont des chasseurs ; l'un est un représentant des léontii avec sa tige de millet, évoquant directement les sodalités des jeux du cirque. Les artistes ont également représenté ces festins. Une Nature morte de Sousse nous montre une table garnie de tous ces mets, viandes, légumes et fruits. Un fragment de pavement du II è ou III è siècle de Carthage montre Cinq esclaves préparant le festin, apportant des paniers de fruits, des gâteaux, une bouilloire. [...]
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