La nature peut être considérée comme l'« ensemble de la réalité matérielle considérée comme indépendante de l'activité et de l'histoire humaines » (selon la définition du Trésor de Langue française Informatisé). L'art est l'ensemble des objets créés par l'homme ayant une valeur artistique.
La liaison de l'art et de la nature pourrait nous amener à étudier la mimesis, cet art qui évolue au cours des siècles d'une forme qui imite la nature - en raison du fait qu'il n'a pas son essence en lui même mais que son essence est divine – vers une forme autonome, vers « une nature qui imite l'art » comme l'écrira Oscar Wilde.
Ici nous réfléchirons à un art qui nous affranchit de la nature nous amenant à considérer comment la nature nous opprime dans une perspective esthétique, perspective que nous présageons avoir un rapport avec le sublime. L'homme, asservi par une conception esthétique d'un sublime lié à la nature, pourrait se délivrer de son joug par le biais de l'art. L'homme libre, délivré de la nature, le serait par l'art.
Dans cette conception, dès lors que l'art s'affranchit de la nature, et notamment de sa représentation ou d'un sublime lié à cette nature, l'homme lui aussi s'en affranchit.
L'art est un des moyens offerts à l'homme pour s'affranchir de la nature.
Nous verrons que dans une conception où la nature prime sur l'art, l'art ne peut nous affranchir de la nature que dans celle où nature et art semblent être sur un plan d'égalité, l'antinomie est dépassée et l'affranchissement acquis. Pourtant depuis l'époque moderne, l'art semble avoir supplanté la nature et cela semble même être une des caractéristiques de la modernité.
[...] L'art n'est pas sublime en relation avec la nature ou sous le joug de celle- ci : l'art comme l'homme est autonome par rapport à la nature. Pour ces philosophes du 18e ( Hegel et Schopenhauer ) l'art s'affranchit de la nature et nous en affranchit. IV Une nature réévaluée, vers un rapport d'égalité ? Aujourd'hui néanmoins l'art à une relation différente à la nature : il tend à lui donner une place différente, valorisée comme partie d'un tout, d'un univers à la fois biologique, social et spirituel. [...]
[...] Dans cette période l'homme s'affranchit de la nature. A - Vers l'abstraction : un art qui tend à nous affranchir de la nature La nature n'est plus un modèle : Un des premiers pas vers un art qui s'affranchit de la nature peut être considéré comme celui d'Alexander Cozens en 1787 dans l'Ouvrage intitulé Nouvelle méthode pour assister l'invention dans le dessin original de paysage. Selon Jean Starobinski dans un ouvrage intitulé L'invention de la liberté (Editions Skira P 172 il y a chez Cozens l'idée de surpasser la nature en créant des paysages fantastiques dont le modèle n'est pas le monde extérieur La méthode de Cozens consiste à jeter sur le papier des tâches plus ou moins spontanément. [...]
[...] Pour Alÿs Spiral Jetty de Robert Smithson dans l'Utah s'apparente à du génie civil alors que son œuvre s'apparente à un génie du civil Comme il l'écrit : Nous essayons ici de créer une sorte d'art de la terre pour les sans-terre L'art prend en compte la nature en tant que porteur d'un message social. L'art se sert de la nature comme véhicule d'une pensée sociale et par conséquent de moyen de communication vers l'homme. Il ne nous affranchit pas de la nature. La nature et le spirituel : Vers une spiritualisation de la nature . [...]
[...] Avec Hegel, l'art s'affranchit de la nature en ce qu'il lui est supérieur. Cette évolution vers l'Esprit absolu que représente l'art n'est qu'un des stades de celle-ci, la liberté de l'esprit ne se manifestant ni dans la nature ni dans l'art mais dans la philosophie (pour résumer). Chez Schopenhauer dans Le Monde comme Volonté et comme Représentation le sublime est ce qui permet à l'homme de s'exclure, de se détacher pour un temps du flux du devenir, c'est-à-dire du monde comme volonté. [...]
[...] Le sublime se reconnaît dans l'expression de la nature. L'art des jardins à l'anglaise exprimant les affects et le néo-gothique procéderont de cette idée de nature en tant que force agissante. Cette sensibilité de primauté de la nature, Burke la définit en rapport avec son temps. C'est la nature dans sa force démesurée qui fascine. Elle est capable de produire la plus forte émotion que l'esprit puisse ressentir. L'humain tel un homme sur une montagne avec au loin un volcan en éruption éprouve du plaisir face à cette nature effrayante car il n'est pas exposé directement au danger qui le terrorise. [...]
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