Dans une oeuvre abstraite, en effet, aucun sujet n'est reconnaissable, aucune des formes qui composent le tableau ou la sculpture ne renvoie à un être vivant, homme, végétal ou animal. Avec la disparition du sujet, c'est une tradition millénaire qui s'efface. Depuis Aristote, les arts étaient fondés sur l'idée de représenter la réalité ; l'abstraction signe précisément la fin de cette vision de l'art, en coupant définitivement la toile, le bronze, le marbre de toute référence à ce que l'oeil peut voir dans la nature.
Bien sûr on peut reconnaître et nommer certains éléments : des formes géométriques, par exemple (...)
[...] Par une absence éclatante: celle du sujet. Dans une œuvre abstraite, en effet, aucun sujet n'est reconnaissable, aucune des formes qui composent le tableau ou la sculpture ne renvoie à un être vivant, homme, végétal ou animal. Avec la disparition du sujet, c'est une tradition millénaire qui s'efface. Depuis Aristote, les arts étaient fondés sur l'idée de représenter la réalité; l'abstraction signe précisément la fin de cette vision de l'art, en coupant définitivement la toile, le bronze, le marbre de toute référence à ce que l'œil peut voir dans la nature. [...]
[...] Quand au public bourgeois, il ne s'y reconnaissait pas non plus, privé des repères habituels qui lui permettait de comprendre et d'apprécier une œuvre. Aussi l'art abstrait conserva-t-il sa part subversive et révolutionnaire, échappant longtemps aux récupérations politiques comme à l'embourgeoisement. Les précurseurs (1890-1910): Les artistes abstraits se sont vu reprocher d'avoir rompu avec toutes les traditions esthétiques, mais la plupart insistent au contraire sur leur inscription dans l'histoire de l'art moderne. On pourrait évoquer l'itinéraire d'un impressionniste comme Claude Monet (1840- 1926), dont les dernières toiles, comme La Maison de l'artiste vue du jardin aux roses peinte en 1922-1924, renoncent à la figuration. [...]
[...] Mais les éléments purement graphiques prennent vite le dessus, et l'on date de 1910 sa première aquarelle complètement abstraite. Les Impressions et les Improvisations de ces années-là font apparaître un style vite reconnaissable. Tâches colorées, lignes brisées, ces tableaux jouent sur les diagonales pour suggérer l'énergie d'un geste nerveux et précis. La netteté des contours et l'emploi des formes géométriques, évoquant l'univers des mathématiques, n'excluent pas une dimension poétique qui fera parler d'« abstraction lyrique Dans Du spirituel dans l'art (1911), Kandinsky refuse d'ailleurs tout formalisme. Il s'agit pour l'artiste de trouver un langage pour exprimer son intériorité. [...]
[...] Abstraction et calligraphie: Si l'abstraction a représenté une révolution dans la peinture occidentale, certains peuples ont pu y retrouver des éléments de leurs propres traditions, en particulier ceux qui ont élevé la calligraphie au rang des beaux-arts. Différents peintres arabes et chinois se sont ainsi illustrés, dont le plus célèbre est Zao Wou-ki (né en 1920 et naturalisé français). L'abstraction lyrique: Cette école, née à Paris vers 1948, réunit des peintres comme Pierre Soulages, Jean-Paul Riopelle, Georges Mathieu, qui ont en commun de privilégier l'impulsion psychique et le geste du peintre. [...]
[...] Œuvres: Police Gazette; Woman and Bicycle; Door on the River. Jackson Pollock: Américain lui aussi, Pollock (1912-1956) a subi l'influence des surréalistes qui débarquent à New-York en 1940; très vite cependant, il trouve son style, ou plus exactement sa manière: usage de la truelle, de couteaux, de larges brosses, d'une peinture compacte, soit très liquide, qu'il projette sur la toile avec une seringue ou lance directement. L'art de Pollock est tout entier corporel, le geste prenant chez lui une importance fondamentale. [...]
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