Daniel Arasse, historien de l'art, est né en 1944 et décédé en 2003. Agrégé en Lettres classiques à l'Ecole Normale Supérieure, il obtiendra également une thèse à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, dont il deviendra par la suite directeur.
Au-delà de son profil professionnel (professeur universitaire, ...) il est reconnu par le public pour ses analyses d'oeuvres.
On n'y voit rien : Descriptions est l'une de ses analyses, dans laquelle en six chapitres Arasse revient sur les interrogations et éléments marquants d'oeuvres dont l'intérêt n'aurait pas (ou pas suffisamment bien) été dévoilé, mis à nu (...)
[...] Il ne s'agît là que d'un personnage vulgarisé par le temps et dont l'origine reste douteuse. Ainsi les seules informations que l'on puisse avancer sur la Madeleine dont Arasse dépeindra la (toison), chevelure est la suivante : en la personne de Madeleine on distingue au moins deux personnages qui fusionneront et deviendront un avec le temps : - Marie, fille de Syrus et de d'Eucharie importants propriétaires terrien de Jérusalem, surnommée Madeleine, fille de joie qui en rencontrant Jésus se repentira - Marie, l'une de ses nombreuse femme qui suivaient Jésus (leur guide) dans ses périples et qui s'était vue débarrassée par ce dernier de ses sept démons et que l'on nommait Madeleine car originaire de Magdalon. [...]
[...] Et au travers son analyse Arasse évoque une maxime bien connue du catholicisme selon laquelle il faudrait croire sans voir. Car en effet, contrairement à ses deux autres homologues Mages, Gaspard regarde finalement le petit Jésus dans les bras de Marie de l'œil du convaincu. Malgré cette distance entre lui et l'enfant (distance que l'auteur expliquera par la mentalité de l'époque) il ne cherche pas à voir pour croire, de son œil noir que l'on imagine idéalement (voire de façon romanesque) rendu opaque par sa foi, le Mage croit, c'est tout ! [...]
[...] En effet là où notre œil peu aiguisé verra un mollusque presque aveugle sur terre, il faudra regarder où mène l'escargot c'est-à-dire à l'opposé du tableau, vers l'image de Dieu, clairvoyant, au ciel. Extrait : «Quelle n'a pas été ma surprise quand j'ai constaté qu'effectivement l'axe escargot/main-de-l'ange-sur-la-colonne conduisait à peu près mon regard, dans le ciel, à la figurine de Dieu le Père.» Le chapitre suivant, intitulé Un œil noir est un descriptif du tableau : L'adoration des Mages de Bruegel. [...]
[...] En effet, sur le tableau le seul spectateur de la Vénus est la servante agenouillée devant le coffre, coffre sur lequel serait peinte la Vénus. Ainsi cet écran projetterait la Vénus au premier plan afin de la rapprocher de nous. Dans le dernier chapitre de son ouvrage, l'œil du maître l'auteur mais un point d'orgue aux cinq analyses précédentes. Effectivement, dans ce chapitre il ne fait finalement que rendre hommage à un art qu'il admire et qui occupe une des places les plus importantes de sa vie, son travail : la peinture. [...]
[...] Dans On n'y voit rien Daniel Arasse ne nous dit non pas qu'il n'y ait rien à voir, mais que le spectateur ne sait plus voir ni même regarder. Ainsi, l'auteur nous invite à nous rappeler, de manière ludique et plutôt osée, la signification du verbe voir c'est-à-dire regarder et réellement discerner ce que pense la peinture Pour cela il nous faut tout oublier de nos enseignements passés stériles de sens et de réflexions car beaucoup trop inspirés des théories historiques, car la peinture elle seule nous offre l'évidence de sa signification. [...]
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