L'étude de Une après-dînée à Ornans, par son sujet, son style va nous permettre de mettre en exergue l'originalité de Gustave Courbet par rapport au style artistique en vigueur à l'époque.
Chef de file du courant réalise, il rompt avec les traditions et exprime un style personnel qui fera des émules.
[...] La profondeur du tableau est habilement suggérée par le dallage du sol, les barreaux des chaises, invitant à regarder dans la direction du violoniste, tout comme l'ombre et les regards des personnages tournés vers lui. La lumière est très diffuse, tamisée. Provenant de la droite, elle éclaire les visages des protagonistes qui ressortent ainsi de l'obscurité. Courbet utilise donc la technique du clair-obscur pour mettre en valeur les visages. Le personnage de Marlet baigne dans la lumière tout comme la table. Cette façon de traiter la lumière est une référence à la peinture hollandaise, à la peinture du Nord à laquelle Courbet s'est énormément intéressé, en particulier pour Rembrandt et les frères Le Nain. [...]
[...] Des zones plus claires associées à d'autres, plus sombres, donnent du modelé aux personnages. Cette toile est un bel exercice de virtuosité grâce à laquelle Courbet s'affirme en tant que réaliste par le souci du détail avec par exemple le pelage du chien ou encore la nature morte avec le verre parfaitement détaillé. Il va même jusqu'à représenter la tache de vin sur la nappe et notons que les visages sont parfaitement détaillés. La façon de peindre de Courbet est franche et énergique. [...]
[...] Biographie Du Peintre Jean Désiré Gustave Courbet est né à Ornans en 1819. Issu d'une famille aisée du monde rural, il reçoit pendant sa scolarité les premiers rudiments du père Beau, un élève de Gros. A partir de 1837, il fréquente le collège royal de Besançon et poursuit son apprentissage chez le peintre Flajoulot, élève de David. En 1839, Courbet arrive à Paris pour suivre des études de droit qu'il abandonne rapidement pour se consacrer à la peinture. Il en profite pour visiter régulièrement le Louvre où il copie les maîtres hollandais, flamands et espagnols. [...]
[...] Whistler a été fortement influencé par le réalisme de Courbet sans rien retenir de son message social, de même que Fantin-Latour. Par ailleurs, les natures mortes qu'il a peintes à la fin de sa vie à défaut de modèles annoncent Cézanne de par leur densité que le peintre donne fruits. Enfin, Courvet et Millet se sont probablement influencé l'un et l'autre. Certaines de leurs œuvres sont proches, à savoir Les Cribleuses de blé et Les Casseurs de pierres pour Courbet, puis Les Glaneuses pour Millet. [...]
[...] Identification De L'œuvre Une après-dînée à Ornans a été commencée au cours de l'hiver 1848 à Paris et terminée l'année suivante. C'est une huile sur toile de 195 cm de hauteur sur 257 cm de largeur. Exposée au Salon de 1849, elle plut beaucoup au public par le climat paisible qui s'en dégage et valut à l'artiste une médaille d'or, ce qui lui permit d'exposer ensuite au Salon sans passer par le choix du jury. La toile est ensuite achetée par Napoléon III qui l'envoie au Musée des Beaux-Arts de Lille où elle est conservée aujourd'hui car considérée comme trop gênante pour être exposée à Paris de par son aspect novateur. [...]
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