Photographie, camera obscura, chambre noire, objet photographique, John Herschel, aspect technique, héliographie, Le Point de vue du Gras, Nicéphore Niépce, Louis Daguerre, William Henry Fox Talbot, tirage gélatino-argentique, développement de la photographie, photojournalisme, photographie humaniste
Connue et étudiée dès le XVIIIe siècle, l'ancêtre de l'appareil photographique est la camera obscura, la chambre noire qui constituera le coeur des futurs appareils. Le principe en est simple : un coffre de bois percé d'un trou vise à capturer la lumière. Voici donc un premier objet : la lumière. Elle est le premier objet et demeure au principe de toute pratique photographique : prendre une photo, c'est capturer de la lumière, un agencement particulier de lumière reflétant un état singulier du réel. Mais la camera obscura permet de voir ; son procédé ne permet pas encore d'impressionner une surface et de conserver une trace matérielle de l'instant aperçu. C'est là l'objet de la photographie, qui a d'abord une dimension chimique. En effet, c'est la capacité à fixer une image par réaction de sels d'argent qui déterminera l'invention de la photographie. C'est l'Anglais Herschel qui le premier arrête à cet égard des principes efficaces — et inventera le terme photography.
[...] Un exemple éclatant de ce qu'a pu permettre le montage est par exemple Les Deux modes de vie, d'Oscar Gustave Rejlander, une immense fresque composée à partir de photographies prises dans un minuscule studio. La notion de montage connaîtra un grand succès dans les diverses avant-gardes artistiques du début du XX[e] siècle, au premier chef desquelles le mouvement Dada, le cubisme, l'art abstrait et le surréalisme. On y pratique le collage, on y cultive l'anarchie visuelle et on veut répercuter dans l'art le chaos vécu durant la Première Guerre mondiale. [...]
[...] Dans cette recherche du beau, il est un élément qui a toujours été éminemment un objet photographique, c'est la ville de Paris et assurément les villes de manière générale. Que l'on pense à Paris la nuit de Brassaï (dont le texte est justement de Morand), aux clichés parisiens d'André Kertész, ou à Changing New York de Berenice Abbott, la modernité artistique entend faire du paysage urbain, diurne comme nocturne, un terrain d'expérimentations visuelles étant l'occasion de faire voir l'étrange par-delà le quotidien, le beau à travers le banal, l'énigme dans l'évidence. [...]
[...] Le beau comme objectif repose sur le réel comme objet. Mais que le réel soit l'objet seul de la photographie, le beau n'apparaissant que « par hasard » si l'on peut dire, ou rétrospectivement, voilà ce qui a été tout un autre pan de son développement. Indubitablement, la photographie a répondu très vite après sa mise au point à des velléités documentaires. Une première en ce sens est la Mission héliographique de 1851 commanditée par l'État français et où il s'agissait pour différents photographes de dresser un catalogue visuel des monuments historiques de la France. [...]
[...] Les différents aspects de la photographie sont en place à la fin du siècle. Les perfectionnements techniques, que sont la mise au point des plaques au gélatino-bromure d'argent et la miniaturisation des appareils, ont lieu. On pense notamment à la figure de George Eastman, fondateur de la société Kodak, qui sera durant plus d'un siècle l'emblème de la démocratisation de la photographie. Tout ceci autorise une plus large pratique de ce qui pourra, ces bases claires étant posées, pleinement devenir un art. [...]
[...] Après le krach boursier de 1929 et à la faveur de la Grande Dépression et du New Deal qui doit la circonvenir, la FSA américaine (Farm Security Administration) mandate des photographes comme Dorothea Lange ou Walker Evans, pour illustrer les conditions de vie des paysans américains affectés par la crise économique. La frontalité des images d'Evans documente les paysages de cette Amérique profonde celle de Steinbeck , et Dorothea Lange tire une série de portraits dont le plus connu est la célèbre Migrant Mother de 1936. La photographie entend montrer le réel, et émouvoir. On assiste là aux prémices d'un genre à part entière, le photojournalisme, qui se généralisera durant la Seconde Guerre mondiale. [...]
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