Apollon et Marsyas, 1490 - 1492. Le Pérugin

Résumé du document

La peinture que nous allons étudier est nommée Apollon et Marsyas, ou Apollon et Daphnis, elle a été peinte entre 1490 et 1492 par Pietro di Cristoforo Vannucci, dit Le Pérugin. C'est une l'huile peinte sur toile, sur bois de peuplier de 39 cm de hauteur sur 29 cm de largeur.
Elle a été acquise par le Musée du Louvre, à Paris, en 1883, et à l'époque de son acquisition, elle était attribuée au peintre Raphaël. Cette peinture est située au premier étage du bâtiment Denon, dans la salle des Sept Mètres (la salle 4).

Dans un premier temps, nous parlerons du thème du tableau, puis nous l'analyserons, et enfin nous verrons en quoi Le Pérugin peut être considéré comme un des peintres majeurs du Quattrocento.

Extraits

[...] Le paysage avec ces douces collines et ce fleuve crée un lieu calme et serein. Mais ce paysage n'est pas proprement ombrien, c'est plus précisément une représentation du territoire entre l'Ombrie et la Toscane qu'il connaît. Il faut ajouter aussi qu'il est impossible de reconnaître les saisons sur ses tableaux, où il n'y a ni saisons ni réel moment du jour car ses paysages sont idéalisés, immobiles et cristallins, ils sont intemporels. Cette absence de tension dramatique et d'émotion dans ses tableaux peut être vue comme la limite artistique de Pérugin. [...]

[...] Ils sont en bois, et une multitude de couleurs, créées par l'éclairage qu'a choisi Pérugin. Cela montre qu'il s'attache aux objets secondaires de ses tableaux, même dans des toiles de petites tailles. Le sol de la partie inférieure du tableau est assez sombre, comme si Pérugin avait fait exprès de l'assombrir pour faire ressortir les corps d'Apollon et Marsyas, car la végétation derrière eux est elle aussi assez sombre. Ce sol comporte lui aussi beaucoup de petits éléments, comme ces petites fleurs jaunes et blanches que l'on voit entre les personnages et sous la jambe droite de Marsyas. [...]

[...] Cela montre à quel point son travail était abouti et maîtrisé même s'il ne contenait pas assez d'émotion au goût de certains critiques. Pérugin montre aussi une certaine capacité de synthèse dans ses tableaux puisqu'il arrive à lier les personnages principaux au paysage, qui est secondaire. Il faut dire aussi que Pérugin arrive toujours à faire des compositions harmonieuses et équilibrées dans toutes leurs parties. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que le peintre était très apprécié à Florence dans les années 1490, période à laquelle il a peint Apollon et Marsyas Conclusion D'après Ernst Gombrich dans son livre sur l'Histoire de l'art, le Pérugin a tout de même suivi certaines nouveautés du Quattrocento, comme le travail de la perspective et de l'illusion de la profondeur dans ses œuvres, sans pour autant enlever l'harmonie de la composition ; ou comme l'utilisation de Sfumato de son ami Léonard de Vinci, donnant à ses figures souplesses et douceur. [...]

[...] Il décore aussi la villa de Laurent de Médicis à Spedaletto en 1483, au côté de Botticelli, Filippino Lippi et Ghirlandajo. Il est longtemps considéré comme l'un des plus grands artistes italiens, ses meilleures œuvres datent des années 1493 –1500. Il crée deux ateliers, l'un à Pérouse, l'autre à Florence. Il enseigne, beaucoup de futurs grands artistes comme le jeune Raphaël. Ses compositions claires, ses perspectives symétriques et ses figures sereines plaisent tant qu'il se lance dans une véritable production de masse dans ses ateliers de Florence et de Pérouse, parfois au détriment de la qualité. [...]

[...] Par conséquent, M. Gombrich considère qu'il est injuste de critiquer Pérugin pour cela, et que de plus, si l'on regarde certains des chefs d'œuvres de l'artiste, elles nous montreraient un "univers empreint de sérénité et d'une harmonie supraterrestre". Pérugin aime à faire des toiles sereines, calmes, claires, harmonieuses, et simples et même si certain le critique, il reste tout de même sûr que ce peintre était un grand artiste de son époque et qu'il maîtrisait beaucoup des connaissances picturales qu'il avait acquit durant ses séjours chez de grands maîtres. [...]