Les Aphrodite nues représentent peut être l'apport le plus important et le plus marquant à la production ordinaire de statues divines de l'époque hellénistique. Aphrodite est la déesse du sexe et de l'amour physique : « les choses d'Aphrodite », était l'expression grecque courante pour désigner le sexe. Certaine statues de la fin du 5ème siècle ont tenté de représenter sa dimension érotique, par l'intermédiaire de draperies collantes. Ces tentatives sont cependant restées dans la limite autorisée par l'époque. Il y avait certes déjà eu des représentations de femmes nues dans l'art grec : les courtisanes des vases ou les Lapithes (tribu grecque) de la sculpture architecturale, mais dont la nudité était toujours justifiée par un contexte narratif. Le thème de l'Aphrodite au bain, hérité du IVe siècle av. J.-C., rencontre un grand succès auprès des artistes de l'époque hellénistique qui se plaisent à mettre en scène la nudité féminine dans diverses attitudes. Le motif est souvent repris par les copistes romains pour orner les jardins et les thermes. Donc comment cette œuvre se veut être un hymne à la sensualité ? La description de la sculpture mettra d'abord en avant les caractéristiques du nu féminin puis ensuite, au travers une analyse approfondie afin d'essayer d'assurer une datation qui pose problème, le naturalisme de l'Aphrodite accroupie nous dévoilera cette invitation à la volupté, sujet de prédilection des sculpteurs grecs et romains.
[...] De la même façon, on n'a donc pas une composition en chiasme puisqu'ici l'épaule droite est plus basse que la gauche, la cuisse et le genou droits sont plus bas également, le tout appuyant l'effet de mouvement. On pourrait donc penser que la composition est ouverte par ces orientations, mais ce n'est pas le cas, et pour cela il faut regarder les reconstitutions existantes et qui permettent de voir la position des bras. Ce sont celles de Florence et du Vatican. [...]
[...] La plénitude charnelle de l'Aphrodite accroupie vaut d'être soulignée. Il ne s'agit pas seulement d'un réalisme raffiné. Cette pose permet au sculpteur de multiplier les plis d'une chair pleine et sensuelle, avec une science de la composition équilibrée. Il existe une variante de l'Aphrodite accroupie provoquant un érotisme encore plus poussé grâce à sa composition ouverte. C'est une Aphrodite accroupie également conservée à Rome et qui dévoile des parties intimes de son corps qui nous sont cachées dans notre composition fermée. [...]
[...] A droite une recomposition qui se trouve à Naples. On peut aussi noter qu'une pièce de monnaie de Nicopolis montre l'Aphrodite accroupie accompagnée non seulement par Eros, mais aussi par deux agneaux. L'Aphrodite se lave, mais il n'est donc pas sûr que ce soit en regardant son reflet dans un étang, elle pourrait également être en train d'ajuster ses cheveux à l'aide d'un miroir tenu par Eros. Stylistiquement, le visage montre apparemment une certaine similitude avec les figures de la Gigantomachie de Pergame au niveau de la coiffure, mais c'est peut-être une erreur d'accorder trop d'importance à ça parce que Brinkerhoff le rapproche aussi d'un bronze daté d'entre 217-203 av J.-C. [...]
[...] J.-C sans certitude. Conclusion Alors donc, avec l'Aphrodite accroupie et les Aphrodite hellénistiques, le nu féminin se veut le reflet d'un double rôle qu'il va tenir dans l'histoire de l'art. Le premier, c'est d'en faire un sujet de composition idéale (du point de vue de l'artiste) et le second, l'objet d'un voyeurisme masculin (donc du point de vue du spectateur). Le jaillissement et la renommée de l'Aphrodite nue dans l'art prouvent certainement une mutation du regard masculin sur les femmes qui commencent à changer de position dans la société. [...]
[...] On trouve une douceur dans le modelé. Les traits fins du visage, les formes pleines, du corps et des joues, et les seins relativement droits nous montrent Aphrodite comme une jeune femme. Interprétation L'attribution de l'originale à Doidalsas repose exclusivement sur un passage de Pline l'Ancien dans son Histoire Naturelle qui se lit comme suit: «Venerem lavantem sesededalsa stantem Polycharmus». C'est le sesededalsa qui nous intéresse qui est devenu dans un premier temps sesedaedalsas Ensuite il a été jugé correct de scinder le mot en deux sese et Daedalsas et donc d'attribuer la Vénus se lavant à Daedalsas/Doidalsas, la seconde partie concerne la Vénus debout attribuée à Polycharmus. [...]
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