Cette tapisserie s'intitule « Angeli Laudantes ». Elle a été réalisée par Edward Burne-Jones, qui fut l'auteur du carton, par John Henry Dearle, qui a réalisé la bordure et le fond, ainsi que par William Morris qui fut à l'origine de la conception générale et de l'inscription. Elle a été tissée par les trois tisseurs en chef de l'atelier : John Martin, William Haines et William Elliman. Cette tapisserie appartient à la production de l'atelier crée par Morris, à savoir l'atelier Morris, Faulkner, Marshall and Co, installé à Merton Abbey en Angleterre. Elle date de 1894 et a été achetée à l'atelier en 1898.
Elle est en soie, en laine et en mohair sur lisse de coton et a été très probablement tissée sur un métier de haute lisse. Ses dimensions sont de 2,25 mètres sur 2 mètres.
Elle ne porte pas de signature, mais une inscription sur la partie supérieure de la bordure de la tapisserie nous présentant une banderole avec l'inscription « Angeli Laudantes » en lettres gothiques.
Elle fut exposée à New York et à Birmingham. Aujourd'hui, elle est conservée au Victoria and Albert Museum de Londres sous le numéro d'inventaire T 153-154.
[...] Par exemple, au niveau des visages, cette caractéristique est très visible. On distingue bien le contour du visage, les yeux et les sourcils, de même pour le cou mais également pour les mains et les pieds. Remarquons aussi que les mèches des cheveux sont travaillées une à une. Les personnages ont des proportions réalistes. Ils ne présentent pas de disproportions, les membres sont correctement représentés lorsqu'ils ne sont pas cachés sous les vêtements. En revanche, on peut remarquer qu'il y a une volonté de rendre les personnages le plus simplement possible. [...]
[...] Le fond est orné de motifs végétaux et floraux, analogues aux Mille Fleurs L'espace est donc naturel mais abstrait comme en témoigne la disposition des motifs en étagement. Malgré tout, on note une volonté de créer plusieurs plans. En effet, certaines plantes sont situées au premier plan devant les pieds des personnages et les autres se répartissent derrière eux dans une volonté d'étagement des motifs. Il y a donc une petite recherche de profondeur. IV) ESSAI DE SYNTHESE ET D'OUVERTURE Parlons désormais de l'atelier de William Morris. [...]
[...] Ils apparaissent plutôt plats et statiques. Il n'y a pas particulièrement de jeux d'ombre et de lumière sur les parties laissées nues des anges, ou alors très peu. Ils sont comme lisses et uniformes. Parallèlement à la quasi-absence de modelé, notons que les personnages portent des vêtements lourds, qui ne laissent pratiquement pas transparaître l'anatomie. Au contraire, ils ont plutôt tendance à cacher les corps. Seuls les vêtements reflètent une certaine luminosité, ce qui ajoute au caractère divin des personnages comme nous l'avons dit précédemment. [...]
[...] L'œuvre possède un pendant, intitulée Angeli Ministrantes exposée aux côtés des Angeli Laudantes Les deux tapisseries sont tirées de vitraux précédemment réalisés en 1878 par le peintre préraphaélite Edward Burne-Jones pour la cathédrale de Salisbury. Plusieurs répliques furent réalisées, avec des variantes dans les fonds, datant de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle : c'est le cas par exemple d'une réplique réalisée en 1905 pour la chapelle d'Eton College, où les tapisseries sont réunies pour former un monument aux morts de la guerre des Boers (1899 - 1902). On connaît une étude préparatoire d'Edward Burne-Jones, conservée aujourd'hui au Fitzwilliam Museum de Cambridge. [...]
[...] Certaines caractéristiques communes aux œuvres médiévales vont donc se retrouver dans les productions de l'atelier de William Morris, tout en créant des cartons originaux. En effet, Morris refusait de créer des tapisseries-peintures comme c'était le cas dans les manufactures précédentes. Quoiqu'il en soit les caractéristiques principales qui vont se dégager des tapisseries anglaises sont un certain mysticisme médiéval, une grande simplicité, des figures linéaires, des motifs décoratifs qui rappellent les Mille Fleurs des tapisseries médiévales de la fin du Moyen Age, en particulier de la fin du XVe siècle, une gamme restreinte de couleurs et l'abandon de la perspective. [...]
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