La Liseuse à la fenêtre fait partie d'un ensemble de six tableaux où Vermeer met en scène un personnage féminin lisant, recevant ou écrivant une lettre. Cette scène d'intérieur saisit une jeune femme dans son intimité, de profil, tournée vers une fenêtre ouverte qui l'éclaire et dont le carreau reflète vaguement son visage. Elle lit une lettre, et une table recouverte d'un tapis sur lequel est posée une coupe, et un rideau à demi tiré, la séparent de nous. La scène est éclairée par une lumière naturelle, source franche qui provient de la fenêtre ouverte sur la gauche (dans le cadre intradiégétique), et mise au point par la caméra obscura, qui permet d'atteindre une grande netteté dans les détails. Comment la lumière concoure-t-elle à créer le climat d'intimité, d'intériorité et de douce spiritualité de ce tableau? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps les procédés d'encadrement qui concentrent l'attention du spectateur sur la liseuse, ainsi que les effets de la profondeur de champ, avant d'analyser les moyens mis en oeuvre autour du personnage afin de capter ses sentiments et son intériorité.
[...] Analyse de La Liseuse à la fenêtre, Vermeer La Liseuse à la fenêtre fait partie d'un ensemble de six tableaux où Vermeer met en scène un personnage féminin lisant, recevant ou écrivant une lettre. Cette scène d'intérieur saisit une jeune femme dans son intimité, de profil, tournée vers une fenêtre ouverte qui l'éclaire et dont le carreau reflète vaguement son visage. Elle lit une lettre, et une table recouverte d'un tapis sur lequel est posée une coupe, et un rideau à demi tiré, la séparent de nous. [...]
[...] La liseuse se trouve dans la zone la plus lumineuse du tableau, et il convient à présent de voir comment la lumière donne une expression visuelle de ses sentiments. II/ Lumière de l'oeuvre, sentiment et intériorité de la liseuse Le visage de la jeune femme se trouve au centre des diagonales du tableau, et constitue avec ses mains l'un des points les plus lumineux du tableau; l'ombre portée de la fenêtre encadre subtilement son visage et ses mains et par contraste, en fait ressortir la lumière, alors que les cheveux et la nuque, plus sombres se détachent sur le fond clair du mur. [...]
[...] Les multiples procédés d'encadrement conduisent l'attention sur le visage et les mains de la liseuse, absorbée et concentrée par la lecture de sa lettre et indifférente au monde extérieur. Le pointillisme et la douceur des modulations de la lumière et des couleurs concourent à créer cette atmosphère intime, chaste et nimbée de spiritualité; le spectateur surprend une scène et reste sur le seuil, dans un tableau qui suspend le sens et évoque "l'attrait pour Vermeer des choses qui se dissimulent" (Wölffin). [...]
[...] Même le reflet renvoie l'oeil du spectateur sur le visage de la jeune femme. En effet, la réflexion est floue et morcelée, et participe du dispositif qui permet de se concentrer sur le visage, et particulièrement sur le front, large et bombé, nimbé de lumière, siège de l'activité cérébrale. L'oeil du spectateur passe ainsi de la lettre au visage, et le pointillisme lumineux des paupières et des lèvres entrouvertes souligne le souffle retenu et l'intense concentration de la liseuse, tout comme il cerne la contraction des mains qui tiennent fermement la feuille de papier. [...]
[...] Le fil lumineux qui court sur le long de la tringle n'obéit pas à une lumière réaliste, mais la détache du fond, et en souligne la fonction d'encadrement supplémentaire. Sur le côté gauche, la fenêtre fait entrer une lumière franche de l'extérieur, et dessine une bande horizontale blanche, prolongée par la lumière se reflétant sur le rideau rouge, alors qu'au premier plan, une table recouverte d'un tapis fait barrage et éloigne le spectateur de la jeune femme, et se présente comme un d'obstacle à franchir. [...]
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