La Vénus d'Urbin de Titien est un tableau Renaissance qui a pour motif principal, une femme nue : la Vénus ; nous verrons en quoi ce tableau s'inscrit à la fois dans une représentation traditionnelle de la nudité et de la mythologie dans l'art et en quoi il est novateur. Nous observerons dans quel contexte Titien crée cette œuvre, nous la décrirons d'un point de vue analytique des éléments présents dans le tableau et d'un point de vue de sa composition. Ce seront les bases pour en tirer une analyse iconologique selon le modèle de Panofsky, d'après les symptômes culturels et les messages que l'artiste nous livre dans le tableau. Pour conclure, nous verrons les critiques à l'analyse à la manière de Panofsky de cette œuvre et l'œuvre d'un point de vue contemporain.
[...] Celle qui est debout ne mesure même pas la moitié du corps de "Vénus". Titien s'est servi de la perspective du fond pour construire une sorte de trompe-l'œil qui fait surgir le corps nu vers nous. Le point de fuite fixe la hauteur de notre regard par rapport au tableau. Il est situé un peu au-dessus du milieu, à la hauteur de l'œil gauche de "Vénus". Mais par rapport à l'espace représenté au fond, c'est un point de vue très rabaissé. [...]
[...] 1510) et on ne peut pour le moment déterminer s'ils sont de Titien ou de Giorgione. À Padoue, en 1511, Titien réalisa les trois fresques de l'Histoire de saint Antoine, pour la Scuola del Santo. L'innovation de ce travail, qui traduisait en termes coloristes les apports techniques toscans, passa inaperçue auprès de ses commanditaires. Par la suite, Titien enrichit progressivement le style dit champêtre de Giorgione. L'Amour sacré et l'Amour profane (v. 1515) conclut une période de recherches plastiques. L'évolution des thèmes iconographiques franchit une nouvelle étape dans les trois bacchanales que Titien peignit pour une chambre du palais du duc Alfonso d'Este à Ferrara, entre 1518 et 1522 (Offrande à Vénus et la Bacchanale et Bacchus et Ariane). [...]
[...] C'est presque comme si la Vénus était sortie nue du coffre et ce n'est pas un hasard si les courbes du coffre et du corps se font formellement écho. La position de la Vénus reprend trait pour trait la Vénus de Giorgione, Titien s'inscrit ainsi dans la tradition et dans le respect de son maître. Analyse iconologique d'après Panofsky Vénus signifie "Pleine de charme". Déesse latine de l'Amour et de la beauté, elle est à l'origine protectrice de l'agriculture, proche de Flora (floraison) ou Feronia (fertilité). [...]
[...] Dans le domaine de l'iconographie religieuse, le travail de Titien connut des aspects semblables. Dans la puissante Assomption de la Vierge (1516- 1518), sur le haut retable de Santa Maria dei Frari à Venise, il organisa la surface colorée dans une dynamique ascendante des figures qui fit sensation. Dans un autre tableau pour cette église, la Pala Pesaro (1519- 1526), Titien effectua un changement important dans l'iconographie des sacre conversazioni de la Renaissance (peinture de la Vierge sur un trône entourée de saints) en plaçant la Vierge, traditionnellement au centre de la composition, à mi-chemin de la partie droite, et en peignant deux colonnes géantes derrière elle, en régression diagonale, qui s'élancent en dehors de l'espace de l'image. [...]
[...] D'après la mythologie romaine, elle est mère de Cupidon, des amours et d'Enée. Vénus a particulièrement aidé ce héros troyen à fonder Rome. On la représente avec des attributs qui sont en autre : la nudité, la rose, le myrte, la position couchée. À la Renaissance, le nu devient un sujet à part entière et exprime une esthétique nouvelle, dans laquelle les artistes traduisent l'évolution de la société. Au début, les corps sont particulièrement corpulents, car on souhaitait montrer que l'on entrait dans une nouvelle ère d'opulence et surtout parce que le désir premier des humanistes était de placer l'homme au centre de l'univers. [...]
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