Agnolo Di Cosimo dit Bronzino (1504 – 1572), élève de Pontormo, il est le révélateur du maniérisme de cour et devient ainsi le peintre officiel de Côme de Médicis à partir de 1540. Commandé par Côme de Médicis pour ‘cadeau diplomatique' à l'attention seule de François Ier, ce tableau disparaît dès son arrivée en France. Caché, ce tableau à la symbolique volontairement hermétique n'apparaîtra jamais dans les collections royales françaises. Œuvre complexe, maniériste, et ouvertement érotique, elle sera jugée de licencieuse par le XVIIe siècle.
Ce tableau possède une double lecture : une lecture générale de l'ordre du public et une lecture en détail de l'ordre du privé. Il ne se dévoile que par l'intelligence de son spectateur. Le tableau représente une femme embrassant un très jeune homme. Autour d'eux gravitent plusieurs personnages et décorations. La femme et le jeune garçon sont nus, en position serpentine sur un drap bleu. Ce tableau dévoile les corps nus de ces deux amants qui se révèlent comme être Vénus et son fils Cupidon.
[...] Ce personnage paraît torturé physiquement, peut-être la douleur de la maladie ? 4. Les accessoires ornementaux Les deux colombes en bas à droite du tableau rappellent le baiser de Vénus et Cupidon. Cet animal est aussi dans la mythologie l'un des animaux favoris de Vénus. Les deux masques qui leur font face à gauche sont en lien avec la figure indéterminable du haut du tableau. L'un représente une nymphe, l'autre un satyre, deux âmes sœurs dont découle le terme nymphomanie Là encore deux symboles de l'amour charnel. [...]
[...] Pour certains, ce serait une pomme d'or symbole du péché et de l'amour, pour d'autres ce serait un oignon symbole sexuellement identifiable par sa polysémie française qu'on lui connait et donc un symbole érotique. L'oignon peut être aussi vu comme l'allégorie de l'amour, cet amour qui plus on le cherche, on l'épluche, plus il fait mal et pleurer, autrement dit l'amour blessant. Il s'agirait aussi pour certains de la pomme que lui a donnée Pâris. Notons que la pomme est le fruit symbolique de Vénus / Aphrodite dans la mythologie grecque, mais aussi le fruit d'amour et du péché dans la bible. [...]
[...] L'allégorie de l'amour de Bronzino 1. Le peintre et son oeuvre Agnolo Di Cosimo dit Bronzino (1504 1572), élève de Pontormo, il est le révélateur du maniérisme de cour et devient ainsi le peintre officiel de Côme de Médicis à partir de 1540. Commandé par Côme de Médicis pour ‘cadeau diplomatique' à l'attention seule de François Ier, ce tableau disparaît dès son arrivée en France. Caché, ce tableau à la symbolique volontairement hermétique n'apparaîtra jamais dans les collections royales françaises. [...]
[...] La supposition voyeuriste se fait par l'amour au grand jour de Vénus et Cupidon, mais aussi par les personnages qui les entourent et les regardent. C'est cette supposition qui invite aussi le spectateur dans cette position de voyeur puisqu'il faut regarder attentivement et longtemps cette œuvre pour percevoir des détails. Elle expose au regard le corps nu de Vénus, un corps mis en valeur par le drap bleu qui l'isole du reste de l'action. De plus près, le carquois de Cupidon est coupé par son corps. [...]
[...] De l'autre (la main droite), elle porte un dard, certainement celui qui termine sa queue de dragon. Cette inversion des mains est cachée par le putto et dévoile après étude une offrande maléfique de sa part. Elle incarnerait ainsi la tromperie et la luxure. L'homme en haut à gauche serait l'allégorie du temps : avec ses ailes et le sablier qu'il tient dans sa main gauche, il empêcherait l'oubli à la vue de son regard presque choqué ou inquiet par ce baiser. [...]
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