On pourrait définir le cinéma comme un art de la parenthèse à travers les ellipses du montage, les interruptions temporelles fugitives qui, transparentes ou non, coupent des phases de notre relation au quotidien pour ne laisser dans le film que le « nécessaire » voulu pour un récit. Le récit est pensé en terme d'efficacité, a la volonté d'aller à l'essentiel en supprimant des « temps morts », des temps associés à la passivité ou au silence. (Voir jugés inutiles pour la compréhension du récit ou n'apportant aucun indice supplémentaire.)
Certains cinéastes (au contraire) vont modeler le temps en instaurant une continuité qui étire l'instant et révéle ainsi la présence de choses qui pourraient au premier abord rester insignifiantes ou invisibles. Je pense à Tarkovski et [...]
[...] Dans ce cas ce ne sont pas les actions des personnages qui provoquent le rythme du montage. Wenders ouvre un espace où le grain ne s'efface pas au profit de la rapidité d'action, ni la matière au profit du récit et le corps n'apparaît pas comme un instrument désincarné au service d'articulations narratives Autre exemple aussi de la temporalité: chez Duras le rythme de la voix et le temps de parole modèlent une temporalité particulière et donnent du rythme, des pulsations, la fragilité d'une durée, qui organise la matière filmique. [...]
[...] Ainsi les photographies contiennent à la fois des personnes, des groupes de personnes, des foules, des morceaux de dessins ou de peintures, des enfants, des adultes, des cigares et des barbes à papa. Des danseurs, des architectes, des peintres, des joueurs de domino ou de loterie, des travailleurs en bâtiment, des hommes aux champs de canne à sucre, des étudiants, des cubaines, Fidel Castro et un coq. Des quartiers résidentiels, des musées, des autels de sacrifices et des champs sont également cadrés. [...]
[...] Le récit est pensé en terme d'efficacité, a la volonté d'aller à l'essentiel en supprimant des temps morts des temps associés à la passivité ou au silence. (Voir jugés inutiles pour la compréhension du récit ou n'apportant aucun indice supplémentaire.) Certains cinéastes (au contraire) vont modeler le temps en instaurant une continuité qui étire l'instant et révéle ainsi la présence de choses qui pourraient au premier abord rester insignifiantes ou invisibles. Je pense à Tarkovski et ses univers énigmatiques, surréels, où le rythme des choses semble être ralenti. [...]
[...] Les gros plans des instruments et musiciens en actions se succèdent en rythme avec un plan moyen de jambes et pieds dansants. La musique cubaine se confond avec les images de Paris. Plusieurs plans insèrent également des caméramans qui filment les musiciens. Des caméramans filmant l'insolite, l'exotisme, l'exceptionnel ou l'événementiel tiré hors du quotidien. On aperçoit également Agnès Varda filmée dans la foule, intégrée physiquement au film. Le dernier plan arrêté du générique se trouve être un appareil photo où s'inscrit : Images et réalisation Agnès Varda. [...]
[...] Le film documentaire, nous le verrons, lorsqu'il utilise le matériau photographique, remodèle la question du temps et la forme du réel en posant d'autres enjeux. La photographie comme un archivage de la vie Denis Roche considère la photographie comme à la fois une ellipse dans une narration et un laps de temps immobilisé à jamais. On peut effectivement penser à la Capacité de la photographie à résister à l'emportement du flux temporel en immobilisant son mouvement, puis en mettant tous ces instantanés figés en perspective La photographie serait contre la conjonction de la réalité du mouvement et de l'apparence des formes qui entraîne le sentiment de la vie concrète et la perception de la réalité objective ; contre des formes fournissant leurs armatures objectives au mouvement, et le mouvement donnant corps aux formes. [...]
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