Contemporain des romantiques littéraires, ancêtre des romantiques picturaux, à la fois en continuité et en opposition à l'école de David, Theodore Géricault, artiste globe-trotter tout en énergie et fougue, est surtout connu pour avoir peint le « radeau de la méduse ». Mort en pleine ascension il n'a malheureusement laissé que peu de travaux finis mais une multitude d'œuvres en chantier où le brillant cohabite avec la rigueur de l'analyse. « La course de chevaux à Rome » issue d'une période charnière de la vie de l'artiste permet de mieux cerner la vie, l'œuvre et la vision du monde, de ce peintre malheureusement méconnu du grand public.
[...] L'époque parisienne Après avoir quitté le lycée, à la place de se construire une vie mondaine comme la plupart des jeunes rentiers de la haute société de son temps, Géricault loue une mansarde et s'enferme dans ses deux passions : la peinture et les chevaux. S'il s'intéresse à tout, va très souvent à l'opéra, c'est toujours de façon solitaire. Il partage son temps entre son apprentissage équestre d'une part et artistique d'autre part. Il a choisi lui même ses maîtres, qui sont loin d'être les plus côtés de l'époque. Dans ses deux domaines Géricault progresse d'une façon fulgurante, si bien qu'au bout de six mois Géricault a appris tout ce que son maître pouvait lui apprendre en peinture. [...]
[...] Tout ceci constitue des innovations importantes. Il mélange ses informations en leur donnant un faciès antique et innove en leur donnant un mouvement, une énergie, une violence, jamais atteintes. A mon avis on quitte la peinture en tant que représentation la plus fidèle possible d'une réalité passée ou présente, idéalisée. Avec la course de chevaux le but recherché est de capter une émotion, l'essence de quelque chose de vivifiant, de bien plus puissant que l'on rend visible en sublimant des sujets considérés, jusqu'alors, comme impropres à être étudiés. [...]
[...] Ce tableau rappelle l'antiquité, par : la forme des corps: les hommes sont idéalisés, tels des apollons le décor antique la lutte des corps qui rappelle les frises antiques la simplification du sujet Ce tableau traduit une influence de l'école de David par : 1. L'utilisation de la lumière, qui met en avant un personnage résumant la scène 2. La planification progressive du sujet avec l'éloignement 3. La répartition des éléments dans l'espace Ce tableau rappelle les peintres de la renaissance par: 1. L'arrondi des corps 2. Le traitement de la matière La spontanéité des dessins croqués dans la rue est représentée par l'impression de débauche d'énergie qui se dégage du tableau et l'originalité du sujet. [...]
[...] Il consacre tout son temps aux croquis sur le vif dans la rue et à la copie des œuvres antiques. Alors qu'il est à l'apogée esthétique de sa carrière il est tellement coupé du monde qu'il souffre pour la première fois de solitude. C'est à cette période qu'il fait des croquis d'une scène qui a profondément marqué le cavalier de tout premier ordre qu'il est : il assiste à une course de chevaux orientaux sur le corso à Rome. De retour à Paris, toujours imprégné de la beauté tragique des œuvres antiques qu'il a vu à Rome il peint radeau de la méduse et L'affaire Fualdès Dans ces deux cas, comme un journaliste il va interroger les survivants ou témoins, puis multiplier (malgré les interdictions) les croquis de cadavres. [...]
[...] Il a alors une vie de débauche, entretient de nombreuses liaisons amoureuses et sort constamment. Il étudie la peinture naturaliste anglaise et réalise des toiles à la façon des peintres anglais, montrant ainsi d'extraordinaires capacités d'adaptation. Il revient en 1821 en France, imprégné par les contrastes sociaux qu'il a vu en Angleterre. Il peint alors des sujets plus sociaux, comme une série importante de fous à l'asile. Tout en réalisant des séries sur la vie quotidienne des pauvres, il met en route deux projets colossaux, un tableau sur la traite des noirs et un autre sur la fin de l'inquisition en Espagne, En 1822, gravement malade, il refuse de ralentir ses activités, si bien que, suite à plusieurs chutes de cheval (que sa maladie peut sans doute expliquer), il est contraint de rester au lit. [...]
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