La Renaissance italienne, de la fin du Gothique à Michel-Ange

Résumé du document

I. Un monde nouveau

La Renaissance vient après le Moyen Age, c'est l'époque moderne. En 1453, c'est la chute de Constantinople, qui est prise par le sultan Mehmet ; c'est la fin de l'empire romain d'Orient. En 1440, Gutenberg avait inventé les caractères mobiles pour imprimer plus vite, à Strasbourg. En 1455, il imprime la Bible Gutenberg à 42 lignes. Dès lors, beaucoup d'ouvrages circulent, les informations aussi. Ceci est très important pour les humanistes. En 1492, Christophe Colomb découvre un nouveau continent, c'est le début des grandes explorations, avec beaucoup de conséquences sur l'Europe. En 1494, Charles VIII revendique Naples en tant qu'héritier de la maison d'Anjou. Ainsi, entre le milieu du 14ème et du 15ème siècles, il y a beaucoup de mutations en Europe, c'est le début de l'époque moderne. Le Quattrocento italien correspond au 15ème siècle, et le Cinquecento au 16ème siècle.

A. L'origine du nom « Renaissance »

Les gens de l'Italie appelaient la Renaissance « Rinascita ». Ils savaient qu'ils vivaient une période exceptionnelle, avaient conscience de leur temps et des innovations. Ce mot remonte à Giotto mais est attribué à Pétrarque, homme de Lettres, poète humaniste, archéologue et historien (1304-1374). Il a conscience d'un changement. C'est le premier auteur à écrire en toscan vulgaire, s'opposant au Latin, ce qui deviendra l'Italien.

Vasari, peintre maniériste, a écrit les Vite, les Vies des plus illustres et plus célèbres peintres architectes et sculpteurs en 1550, dont beaucoup sont florentins. C'est une histoire de l'art partiale et orientée. Il utilise le mot « Rinascita » pour montrer une Renaissance évolutive, partant de Giotto vers Botticelli et Raphaël puis Michel-Ange, montrant des cycles et une évolution. Mais attention, ceci est faux, l'art ne fait en fait que s'adapter au temps, à l'époque, à la façon de penser, aux croyances, à la culture. Vasari popularise aussi le terme « gothique ». Ce mot ne voulait rien dire au Moyen Age. A la Renaissance, c'est un mot péjoratif désignant l'art de ceux qui ont ruiné l'empire romain (Wisigoths et Ostrogoths). Ils pensent qu'il y a eu un âge d'or antique éradiqué par des barbares sans culture et sans civilisation. La Renaissance s'oppose alors tout naturellement selon eux à l'âge gothique. (Il n'y a pourtant pas beaucoup de traces du gothique en Italie, mais les artistes vont quand même se réapproprier ce modèle pour faire par exemple les façades de Venise, en l'orientalisant). Il y a influence gréco-romaine, mais pas de copie servile ; ils n'y sont pas soumis, ils ont généralement une vision fantasmée de cette Antiquité.

B. Une période hétérogène

Il ne faut pas oublier que cette période n'est pas uniforme ; on peut noter un clash important : la Peste noire de 1348-1350, qui décima les 3/5 de l'Europe. En 1527, il y a le sac de Rome par Charles Quint. De Pétrarque à Botticelli, il y a certes une foi en un progrès de civilisation, une volonté d'atteindre le degré de civilisation des empires antiques, mais il y a tout de même des problèmes, religieux entre autres. Il y a division entre Catholiques et Protestants, et la saint Barthélemy. Il ne faut pas oublier non plus que cela s'étend sur plusieurs siècles, qui ne peuvent donc être uniformes. (...)

Extraits

[...] Puis les lignes de fuite convergent vers un segment, puis vers un point de fuite unique. On construit la perspective grâce à un quadrillage. Les lignes du bas sont écartées selon des proportions humaines. On trace la ligne d'horizon à hauteur du regard du spectateur, puis une diagonale. On reporte les dimensions en reliant les points : c'est la perspective mathématique. Le point de fuite n'est pas forcément dans le tableau, mais il doit se trouver sur la ligne d'horizon. Les artistes vont d'abord s'essayer avec le carrelage car c'est facile à mettre en perspective. [...]

[...] C'est financé par l'arte de la soie, arte majeur des orfèvres. Il y a surtout un portique très moderne. Beaucoup de portiques connus existent à Florence : à Or San Michele avec ses arcatures etc. mais les proportions de celle-ci sont nouvelles, l'esthétique aussi : c'est léger, fin, avec des arcs en plein cintre, une architrave, des frontons au-dessus des fenêtres, des travées régulières (sur les édifices civils, c'était normalement très irrégulier). Les frontons des fenêtres sont inspirés du baptistère de Florence qui était pris pour paléochrétien. [...]

[...] La perspective est avancée, presque juste, avec les volumes obtenus grâce à la lumière. La tour représentée existe vraiment à Assise. La fresque a peut-être été reprise par le «maître de sainte Cécile assistant de Giotto. La peinture est mise sur de l'enduit frais de suite; en séchant, l'enduit emprisonne la couleur, ce qui est très solide, sauf si le mur s'écroule. Le peintre peut revenir à sec mais c'est moins solide. Il lui faut donc se dépêcher. Il y a des giornate qui sont des espaces d'enduit frais pour chaque figure ou espace que le peintre est capable de peindre en une journée; c'est donc fait par petits morceaux. [...]

[...] - Adam et Eve : Création de l'homme, Création de la femme, Péché Originel et Paradis Perdu sur la même scène. Le paysage est le même pour les quatre scènes qui sont représentées sur le même compartiment, pour les unifier. On a plusieurs fois le même personnage pour la compréhension de la narration. Le relief montre en fait la profondeur de la scène : Adam est quasiment en ronde bosse plaqué sur le mur alors que d'autres scènes sont en méplat (Péché). [...]

[...] Marsile Ficin copie ces textes pour les Médicis, demandant une villa en échange . (1433-1499) Ils essaient de traduire les textes de Plotin (205/270) qui essayait de mêler passé et présent comme eux essaient de mêler antiquité et Christianisme. Pic de la Mirandole (1463/1494) a laissé aussi l'image de l'humanisme. Il est riche, va à l'Université, connaît l'Hébreux, le Grec, Le Latin, l'Arabe. Il montre que l'histoire des peuples concorde, trouve que les religions se sont copiées ; en 1486, il convoque un concile théologique avec tous les humanistes d'Europe pour faire part de cette découverte. [...]